L’été sec et chaud a rendu les sols très durs et difficiles à travailler. Quand peut-on travailler un sol sec? Si la situation est assez hétérogène dans tout le pays, les pluies de ces dernières semaines ont rendus les sols un peu plus faciles à travailler. « Les bénéfices de ces dernières ondées dépendent du type de sols, de sa nature, de sa structure en surface et s’il y a de la végétation présente, explique Pascale Métais, agronome chez Arvalis. Cela va dépendre aussi de l’intensité de la pluie, de sa fréquence, si elle a tendance à rester en surface. »
Travailler un sol sec? Tout dépend de l’objectif
Dans certaines régions, les pluies ont été bénéfiques et permettent de travailler le sol qui est devenu plus friable. Ailleurs, il faudra encore être patient.
« Pour savoir s’il est judicieux ou non de travailler le sol, il faut déjà que le sol soit réhumecté. Ensuite on peut essayer de prélever des mottes et de les écraser. Si les deux opérations sont un succès, c’est déjà bon signe », annonce l’agronome qui rappelle que plus le sol est dur, plus la consommation d’énergie et l’usure des pièces sera importante.
Pour bénéficier au mieux du travail du sol, il faut avant tout définir les objectifs. « Si on travaille le sol pour semer ensuite, le but sera de conserver de la fraicheur dans le lit de semence, explique l’agronome. Surtout si la pluie n’est pas annoncée. Il faudra toutefois faire attention de ne pas dessécher davantage le sol. Si au contraire, une averse est annoncée, il ne faut pas hésiter à travailler le sol de manière à le rendre plus grumeleux pour faciliter l’infiltration. »
Si au contraire le but de ce travail du sol est de détruire des végétaux, dans ce cas, le sec est une chance. « L’action de désherbage et de scalpage sera plus efficace », commente Pascale Métais.
Un sec bénéfique ?
Le sec de cet été n’a pas été préjudiciable pour les sols, peut-être même au contraire. « Même s’il était très sec, c’est comme un caillou, la structure reste la même, illustre l’agronome. Sa porosité ne disparait pas. L’alternance de sec et d’humidité crée la structure d’un sol. Ce qui peut déstructurer un sol c’est l’excès d’eau qui va libérer les éléments du sol et faire perdre leur adhésion entre eux. »
Finalement, le seul impact que peut avoir le sec sur le sol c’est la une perte de biodiversité. « Mais c’est à relativiser, comme le sol, par temps sec, il est en dormance, ajoute Pascale Métais. Ils attendent une meilleure période pour s’exprimer. »
Pas d’inquiétude donc pour l’avenir de nos sols secs. Avec le retour des pluies, on peu laisser le temps à l’eau de s’infiltrer. S’il faut y mettre les pieds, c’est pour casser une croute imperméable qui se serait formée avec les pluies fortes. « Sinon, l’eau va finir par pénétrer les sols, relative l’agronome. D’autant plus si les chaumes, racines et certains végétaux sont encore présents. »
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