En bonne cousine du colza, la cameline en partage les ravageurs emblématiques. Elle dispose toutefois d’un moindre degré d’attractivité sur les altises et méligèthes. En revanche auprès des producteurs, la cameline a plus d’un charme à faire valoir. En culture principale ou dérobée, biologique ou non et en peuplement pur ou d’association, la crucifère ouvre bien des perspectives. Ainsi elle diversifierait les assolements et ajouterait une étape dans les rotations.
Facile à trier
«Associée à une légumineuse à graine, comme la lentille, la cameline joue le rôle de tuteur», illustre Terres inovia dans un guide technique (à télécharger ici). Dans ce genre d’usages, son faible PMG, puisqu’il est de l’ordre du gramme, s’apparente à un point fort indéniable. En contrepartie, son implantation constitue «le point clé de sa culture», selon l’organisme technique. Terres inovia qui souligne aussi «l’enracinement très sensible à la structure du sol.» Ainsi la cameline demande «une préparation du sol très soignée.» Le réseau Gab/Frab(1) confirme. En général, aucune intervention de désherbage n’est pratiquée en bio. «Les faux semis sont indispensables.» Ils favorisent autant la qualité du lit de semences qu’ils allègent la pression de la flore adventice.
Cameline: pour l’humain, pour la peau, les voitures et les vaches
Au terme d’un cycle court, moins de quatre mois, le rendement d’une culture convenable s’établit de l’ordre de la petite dizaine de quintaux, jusqu’à 25q. La fiche technique du réseau agrobiologiste breton précise qu’environ 4t de graines sont nécessaires à l’obtention d’un mètre cube d’huile. Terres inovia identifie trois voies de valorisation, dont la cosmétique. L’huile riche en oméga 3 a un intérêt en alimentation humaine. «Ce marché concerne essentiellement la production biologique.» La Frab complète: Il est surtout question ici d’un marché de niche. «La filière longue est très peu développée en effet.» Enfin, en conventionnel, «une filière est en cours de développement autour d’une production en dérobée, à destination du marché des biocarburants.» Et qui dit huile, dit tourteaux. Ils sont utilisables en alimentation des ruminants, s’accordent les deux documents.
(1) Réseau des agrobiologistes en Bretagne. Retrouvez la fiche technique ici.
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