[Manager au quotidien] Prévenir le conflit

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[Manager au quotidien] Prévenir le conflit

Prévenir plutôt que guérir: l'adage se vérifie aussi dans la cadre des conflits en entreprise agricole. Avec Marjorie Lambert, consultante en management agricole et fondatrice de la société AndConsulting. ©Blackbox Studio

Vous connaissez l’expression «Faire boule de neige». Et bien le principe en prévention et gestion de conflits s’applique pleinement! Oui, vous savez bien, vous avez souvent le «nez» pour le repérer, ce signal faible, ce «truc» dont on ne parle pas, balayé sous le tapis, prêt à ressurgir à n’importe quel moment...

Deux possibilités en cas de conflit… ou de soupçon de conflit: le préventif et le curatif. Quelle différence entre les deux? Les impacts et la perception.

Préventif: imaginer le pire

Cette approche peut vous faire passer pour le pointilleux de l’affaire, mais oh combien nécessaire lorsque LE cas, souvent d’école arrive…

Par exemple, dans le cas d’un projet collectif entre agriculteurs, jusqu’à l’implication des salariés, écrire les règles de fonctionnement et les processus de communication peuvent contribuer à cette prévention. Ainsi sur l’organisation en général, on limitera en amont les risques d’interprétation des règles qui seront connues de tous au préalable.

Imaginer les scénarii potentiels, c’est d’ores et déjà réduire les risques de conflits, se préparer pour le cas où la situation se présenterait.

Pourquoi ce travail amont? Tout simplement car, dans ces situations, nos émotions peuvent être mises à rude épreuve et notre objectivité également. De surcroît, nous ne sommes pas tous égaux dans la gestion de nos émotions et de nos réactions.

Curatif: affronter le pire

Dans cette approche, au final, le coût est très élevé… Perte de confiance, méfiance, défiance, départ… Sans gestion des risques préalables (oui, vous savez, le «pointilleux» du groupe), les coûts sont bien réels, tant sur l’activité: perte de rentabilité, perte de confiance et donc rétention d’information ou encore difficultés de coordination.

Les processus de communication s’allongent, prennent plus de temps… Les marges d’erreur s’amenuisent. Le pépin est là: soit on attaque la montagne des problèmes, soit on continue de s’enliser… Deux postures distinctes qui dépendront souvent des leaders et de leur capacité à mobiliser le collectif, à regarder l’entière réalité.

Dans les deux cas, le courage managérial fait la différence. Chefs d’entreprise et salariés, nous avons tous le droit à l’erreur. La faute est de ne pas tenir compte des leçons du passé et de renouveler ces situations. Une entreprise principalement en mode curatif peut s’interroger sur son organisation, le pouvoir et ce qui en est fait par ses leaders.

En situation de crise au sein de votre équipe, privilégiez la rapidité d’action et la proactivité. L’écoute de vos collaborateurs, clients, collègues, sera votre meilleur atout. Réaliser des entretiens individuels, réunissez les parties prenantes impliquées, trouvez des solutions en collectifs de préférence et faites références aux règles de l’entreprise. Méfiez-vous des jugements, appuyez-vous sur des faits et uniquement sur cela.


Marjorie Lambert est consultante en management agricole et fondatrice de la société AndConsulting. Elle livre chaque mois à Entraid sa vision du management au quotidien avec à la clé des conseils pratiques. Ce mois-ci, «Prévenir le conflit».

Retrouvez l’ensemble de ces chroniques sur le management agricole et son regard employeur dans le dossier spécial Entraid : Manager au quotidien.

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