À la base de la bineuse, il y a des socs. «La dent droite et le soc plat» constitue la configuration idéale que préconise David Bouvier (chambre d’agriculture de Bretagne), «dans la très grande majorité des cas.» Le 14 juin, il présentait avec Hervé Masserot (fdcuma 53) un atelier lors de Desherb’innov. Le premier point sur lequel les conseillers s’arrêtent est donc le choix des armes, bien avant de parler guidage ou d’éléments escamotables.
Le binage reste une intervention de surface
Dans la panoplie des pièces d’usure qu’ils exposent, il y en a un peu de toutes les couleurs. Il y en a surtout de toutes les formes. «La lame Lelièvre, c’est intéressant pour approcher du rang. Mais il faut absolument baisser la vitesse de travail.»
Hervé Masserot saisit ensuite un des deux principaux types de socs proposés sur les bineuses. «Le coeur patte d’oie permet de bien rentrer dans un sol dur, avec une croute de battance.» Il avertit aussitôt: «Avec ça, il faut faire attention à bien régler la profondeur parce qu’ils auront tendance à descendre.»
Aussi, le risque de déchausser le maïs lors des interventions augmente. Les conseillers lui préfèrent donc le soc plat. Son action est plus scalpante. De plus, il n’aura pas cette inclination à creuser. «L’idée d’un binage, c’est de sarcler. Pas déchaumer», insiste David Bouvier.
Le guidage emmène plus loin
Les idées de customisation de la bineuse ne manque pas. L’ajout d’un semoir permettra de déposer la semence d’un couvert lors du dernier passage d’outil avant la récolte. Les deux intervenants évoquent également les solutions prévues pour intervenir en même temps sur le rang.
Contrairement à des cultures à plus forte valeur ajoutée, l’expérience montre que le cultivateur de maïs aura souvent du mal à en tirer un réel bénéfice. Le témoignage d’Étienne Richard conforte le constat. Le binage est une activité historique de sa cuma Douar ha deur. Elle a évolué il y a quelques années vers le guidage par caméra. En revanche, «nous avons supprimé les doigts Kress. Aujourd’hui, sur le rang, on mise avant tout sur l’effet du butage.»
Socs et peignes
À l’inverse, Hervé Masserot et David Bouvier posent un regard plutôt intéressé sur l’ajout de dents étrilles à l’arrière de la machine. Le système est simple et complémentaire de la dent dure. «Elles tirent les adventices et les exposent à l’air.»
Enfin, dans le cadre d’un investissement, David Bouvier conseille aussi de s’intéresser à un aspect pratique. «On peut regarder la facilité du réglage pour approcher le rang. Si c’est trop compliqué, l’utilisateur ne bougera jamais les éléments.» Or, l’expert de la chambre d’agriculture rappelle les règles d’un bon binage: «C’est 5cm de profondeur maximum et au plus près du rang de maïs.»
L’organisation est bien plus fluide avec un tracteur dédié.
Hervé Masserot ajoute alors le système de guidage à la liste des options intéressantes, selon les cas. Car ces équipements induisent un coût supplémentaire tout sauf négligeable. Il faut d’autant plus de la surface et de l’efficacité.
Le conseiller cuma identifie enfin un élément qui catalisera la réussite d’une activité de binage: avoir un tracteur dédié. Toujours prêt à partir, avec les bons réglages, il fera vraiment gagner du temps, à une saison où il est particulièrement précieux.
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