La cuma assure beaucoup de chantiers complets avec la presse à balles carrées, les semoirs, les planteuses et arracheuses de pomme de terre, le fauchage… « La cuma poursuit son développement tous les ans, expose le président, Vincent Lepers. Jusqu’à présent, nous mesurions la surface nécessaire et logions le nouveau matériel chez l’adhérent qui peut l’abriter, moyennant une petite indemnité… » Mais aujourd’hui, certaines fermes comme la sienne sont pleines. Idem pour l’atelier : « Je mets le mien, équipé de mes propres outils, à disposition de la cuma. Tout passe un peu chez moi et chez un autre adhérent. Mais on commence vraiment à saturer ! »
Ce sera leur projet
Ce constat les a conduit à envisager la perspective de disposer d’un bâtiment en commun. « La cuma n’est pas qu’une histoire de matériel, expose t-il. Nous tenons à ce que tout le monde s’y sente bien. Avec les membres du bureau, nous avons pensé créer une commission jeunes pour leur confier cette mission. Histoire de ne pas tout laisser aux mains des mêmes, le président ou le trésorier, et de les responsabiliser en tant qu’adhérents. Que cela devienne leur projet ! » Le dispositif du DiNA cuma était particulièrement adapté : « Il permet d’aller au-delà de notre propre expérience, de croiser toutes les idées, de cadrer, d’organiser des visites… » La commission jeune a commencé à travailler fin 2018. « Lors de la réunion d’hiver de la cuma, au cours de laquelle nous organisons toujours un repas, les jeunes de la commission ont lancé un tour de table. »
Même pas intervenu
« À notre grande surprise, après les questions inévitables autour du coût, tout le monde s’est montré partant. Nous ne sommes même pas intervenus ! J’ai vraiment été surpris du travail accompli. »
Les aînés ne dorment pas pour autant sur leurs deux lauriers : « Nous avons bouclé le dossier de l’intégrale à betteraves, changé deux semoirs à engrais avec coupure de tronçon, acquis un second tracteur qui complète la panoplie du matériel pour travailler en chantier complet… » L’ambiance est conviviale. « Nous sommes un bon groupe avec un bon groupe avec un taux de représentation de 90 % aux AG », confirme le président. Une force tournée vers l’avenir : « bien orienter pour développer ».
Ne pas avancer trop vite
« Il s’agit d’une cuma qui s’est fortement développée, notamment à travers les chantiers complets, rapporte Corentin Riche. Dans l’accompagnement de son projet de stockage du matériel, l’important était de faire comprendre aux jeunes qu’il ne faut pas avancer trop vite, se précipiter tout de suite sur les devis. » C’est pourquoi ils sont partis en visite auprès de deux cuma ayant chacune une approche très différente, l’une avec une très longue expérience, l’autre avec des bâtiments plus récents. Pour l’AG en juin, ils pourront avoir structuré leurs idées et établi un rétro-planning jusqu’à l’hiver prochain. « Si le projet est validé, il sera temps d‘étudier la conception du bâtiment, de trouver le terrain… » Ils pourront lancer des devis sur des bases mieux définies. « Chaque devis pourrait être confié à un binôme pour que le plus grand nombre s’implique. À l’AG 2020, ils auront des chiffres à présenter pour passer à l’étape de l’acquisition du terrain. »