2021 et plus encore 2022, ont été globalement favorables pour l’agriculture. 2023 est en-deçà selon la Commission des comptes de l’agriculture publié par l’INSEE. On estime que le résultat de la branche agricole diminue de 9,6 % par actif. Ceci après avoir progressé de 8,7 % en 2021, et de 14,4 % en 2022.
Productions animales : nouveau recul de l’offre et prix en hausse
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette baisse de performance. En 2023, la production animale (hors subventions) reculerait en volume de 1,8 % : -1,9 % pour les bovins, -8,3 % pour les veaux et -4,0 % pour les porcins dont le cheptel diminue depuis une vingtaine d’années, de même que le cheptel bovin depuis 2016. De son côté, la production de volailles, après avoir baissé de 14,3 % en volume en 2022 (influenza aviaire), remonte de 3,4 % en 2023.
Cependant, cette diminution en volume constatée dans certaines filières animales est compensée par une augmentation des cours sur certaines productions. Les cours des porcs ont gagné 21,0 % en 2023 sur l’année, ceux des volailles 5,2 % et ceux des œufs 8,3 %.
Production végétale : rebond de l’offre et baisse des prix
En volume, la production végétale (hors subventions) progresserait de 6,3 %. Les récoltes de céréales progressent de 7,2 % malgré la légère baisse de la surface. C’est +2,2 % pour les vins AOP et +5,4 % pour les vins courants.
Côté prix, les cours des productions végétales diminueraient globalement de 11,4 %. Mais c’est la dégringolade des prix des céréales de 30 %, qui impressionne. Alors qu’ils avaient augmenté de 23,3 % en 2021, puis de 26,9 % en 2022 rappelle l’INSEE. Le prix des oléagineux baisserait aussi de 26,4 %.
En moyenne générale, toutes productions agricoles confondues, les prix baissent de 4,4 % en moyenne. A cela, s’ajoute une légère baisse des subventions d’exploitation de 50 millions (sur un total de 8,5 milliards d’euros), par rapport à 2022.
Comptes de l’agriculture : des charges stables ou en hausse
Les consommations intermédiaires augmenteraient de 1,3 % en valeur. Dans le détail, les achats d’aliments pour animaux seraient quasi stables en valeur à +0,2 %. On peut se réjouir aussi de la diminution de 5 % des prix de l’énergie en 2023, après leur forte hausse de l’année précédente qui a culminé à 41,5 %. Il s’agit essentiellement de la baisse du prix du GNR.
Par contre, les autres produits énergétiques se sont de nouveau renchéris. A l’exemple du gaz dont la hausse a eu aussi pour effet de renchérir les prix des engrais et des amendements de 19,0 %. En sachant, que l’année d’avant, ils avaient déjà augmenté de 82,1 %. En conséquence, le recours aux engrais a diminué à nouveau en 2023 de 17,0 %.
Incertitude pour la suite…
« Ce résultat intervient dans un contexte de grande incertitude, tant sur le plan économique que sur le plan politique intérieure, que sur celui de l’international. Or, comme beaucoup d’autres acteurs de l’économie, les agriculteurs ont besoin de visibilité pour investir, pour produire et répondre aux nombreux défis qui sont devant eux » analyse la Chambre d’agriculture.
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