« C’est déjà un point positif qu’il y ait eu une reconnaissance de l’inapplicabilité du dispositif en l’état », a déclaré la présidente du premier syndicat agricole français, à l’issue d’une rencontre avec le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot. « Certains facteurs vont être traités dans le sujet santé. C’est le cas des produits chimiques et des postures pénibles, qui sont très difficiles à mesurer en agriculture. On ne peut pas suivre à la minute chaque tâche pénible ou chaque mouvement de torsion », a expliqué Mme Lambert.
« Simplifier est quelque chose qui nous va bien, mais nous allons regarder de près sur la base des documents qui vont être à notre disposition comment le sujet va être appréhendé », a-t-elle ajouté. Mme Lambert s’est également dite satisfaite que le compte pénibilité ait été rebaptisé compte de prévention personnalisé car « c’est une approche beaucoup plus pédagogique et constructive ».
Le nouveau dispositif, proposé samedi aux partenaires sociaux par le Premier ministre Edouard Philippe, entre dans le cadre de la réforme controversée du code du travail, dont le projet de loi habilitant le gouvernement à légiférer par ordonnances sera examiné à l’Assemblée nationale à partir de lundi.
Entré en vigueur par étapes depuis 2015, le compte pénibilité permet aux salariés du privé occupant un poste pénible de cumuler des points afin de partir plus tôt à la retraite, se former ou travailler à temps partiel sans perte de salaire.
Il sera maintenu tel quel pour six critères (travail de nuit, répétitif, horaires alternants, milieu hyperbare, bruit et températures extrêmes). En revanche, pour quatre autres critères, les plus décriés par le patronat, les règles sont modifiées: manutention de charges lourdes, postures pénibles, vibrations mécaniques et risques chimiques.