Les démonstrations relatives au tassement du sol mettent souvent en avant des surfaces d’empreinte ou des profondeurs d’ornière avec différentes montes de pneus et pressions de gonflage. Les agriculteurs de l’association canadienne IFAO ont organisé, l’an dernier, une présentation de matériels au cours de laquelle ils ont mesuré la pression dans le sol, à trois profondeurs: 15, 30 et 50 cm. Ils en ont tiré une série de vidéos explicatives et ont publié le détail des mesures réalisées. On découvre ainsi l’impact du poids des engins, de la largeur des pneus, de la pression de gonflage, ou des alternatives: chenilles et jumelages.
Le niveau d’alerte est atteint
Nous avons pris l’exemple d’une presse haute densité testée avec deux pressions de gonflage différentes. A 3,4 bars, la pression mesurée dans le sol sous les roues de la presse atteint environ 1,7bar à 15cm de profondeur. Un niveau qualifié de «risque élevé» par les agronomes lors de la démonstration canadienne. Même alerte pour le 1bar mesuré dans l’horizon inférieur. En descendant le gonflage des pneus de la presse à 1,5bar, la pression infligée au sol remonte en «risque moyen», avec respectivement 1,2 et 0,8bar. En revanche, la contrainte mesurée à 50cm de profondeur n’a pas changé. Quelle que soit la pression dans les pneus, c’est la charge à l’essieu qui joue sur le risque de compaction en profondeur.
Ces mesures confirment d’autres préconisations entendues ici en Europe, d’être prudent sur la charge à l’essieu. L’association IFAO, qui a travaillé sur cette opération avec l’Université de Berne, précise qu’une pression élevée dans le sol n’est pas forcément synonyme de perte de rendement pour la culture qui suit. Le résultat dépend de l’espèce, du type de sol, du climat, du nombre de passages successifs, etc.