De coutume, chaque début d’année est riche en rendez-vous statutaires pour les cuma de l’Ouest. En effet, les réunions de secteurs succèdent aux assemblées générales de fédérations où toutes les cuma d’un département, voire de plusieurs, sont invitées à se rencontrer. Car l’idée d’amener les groupes à partager, et donc enrichir, leurs projets mutuels est bien une motivation qui anime ce réseau. Et elle est bien mise à mal depuis quelques mois. Face à quoi, chaque territoire s’adapte. Comment communiquer malgré le Covid 19 ?
Il y a ceux qui temporisent. Dans le Finistère, l’assemblée de février aura lieu début juillet cette année. Reporter de quelques mois, cela avait été aussi le choix de la fédération des cuma en Mayenne mi-juin 2020. C’était au début de l’histoire. Les responsables de cuma devaient réfléchir ensemble aux moyens concrets de cultiver le positivisme dans leurs groupes. Finalement, ils n’auront pas réussi à le faire sur 2020. «Nous ne prendrons pas la même décision deux années de suite», assure le directeur de la structure, Benoît Bruchet, insistant sur l’importance de ces temps de rencontre.
Communiquer malgré le Covid 19 : un besoin de dynamique entre voisines
Dans les autres départements de la région, l’Union des cuma a mis de côté les larges assemblées pour concentrer ses efforts sur les réunions de secteur. «Plus que jamais, la proximité et les rencontres sont des points essentiels dans le paysage agricole coopératif», constate l’animatrice Dorothée Rousseau en sortant d’une réunion sur la zone de Sainte-Hermine, en Vendée. «Le renouvellement des responsables, la gestion des impayés, les aides pour les achats de matériels.» Tout cela reste «des thèmes forts» desquels les groupes ont besoin de discuter.
Trouver des réponses techniques aux besoins agricoles
Ensuite, l’actualité cuma en Bretagne complète l’illustration de ce besoin de discuter, à des échelles de territoires plus ou moins vastes. En outre, un collectif de sept cuma vient de se constituer, autour d’un véhicule de transport d’effluents liquides. Une centaine de kilomètres séparent ses deux extrêmes. Leur initiative donne matière à réfléchir, sur un thème de l’épandage qui mobilise beaucoup de questionnements. La fédération locale y consacre un dossier dans un prochain numéro spécial Entraid (à paraître). Elle organise le 2 mars une journée technique.
De plus, elle l’a abordé aussi lors de son AG fragmentée en quatre réunions. Par endroit la participation à été décevante. Dans d’autres elle a été très satisfaisante. Et sur le fond le bureau de la fédération Bretagne Ille Armor tire un bilan positif de ce format. À tel point que son directeur, Vincent Laizé glisse: «nous envisageons de le reconduire un an sur deux», mais sans les masques et avec les temps de convivialité qui ont manqué à l’événement cette année.
Communiquer malgré le Covid 19 : à tout format de réunion sa solution digitale?
Enfin il reste la Normandie, où la vie fédérative et l’impulsion de projets ne devrait pas prendre plus de retard cette année. Les représentants des cuma de l’Orne, de la Manche et du Calvados ont rendez-vous le 11 février en visio-conférence, notamment pour débattre de l’avenir et des services que leurs coopératives attendent. D’ordinaire à cette période, un public de 100, 150 voire 200 cumistes ou plus, se réuni dans une salle pour ce temps de réflexion.
Le président Rodolphe Lormelet assume ce choix de son équipe de maintenir la date ainsi que le programme, quitte à devoir inventer un nouveau format, et en essuyer les plâtres. Son directeur, Etienne Fels, explique: «Nous aurons des temps de plénière, des sous groupes… comme en vraie réunion présentielle.» Il conclut: «Notre thème est d’encourager la prise de risques. Donc nous osons le faire.»