En effet, la cuma porte déjà une activité presse à bottes cubiques et presse bottes rondes en prestation complète depuis plusieurs années (tracteur, chauffeur, presse). Deux enrubanneuses, l’une portée et l’autre traînée sont également mises à disposition des adhérents. A la hâte, comme le souligne le Président Jean Luc Rossard, les adhérents ont été réunis pour évoquer le projet d’une nouvelle presse à bottes rondes à laquelle une enrubanneuse trainée pourrait être attelée.
Etude d’investissement et engagements
Lors des discussions, tous n’étaient pas sur la même longueur d’onde. Certains d’entre eux (n’adhérant qu’aux enrubanneuses et pas à l’activité presse à bottes rondes), ne souhaitaient pas participer au projet. Un autre problème et non des moindres s’est rapidement posé aux intéressés : « où trouver le matériel adapté si proche du début des récoltes ? ». La concession avec laquelle la cuma à l’habitude de travailler annonce alors au groupe qu’elle est en mesure de leur fournir le matériel idoine : non pas une presse à laquelle serait attelée en remorque une enrubanneuse, mais une presse combinée à une enrubanneuse (reliée par un châssis) Kuhn VBP 2160, disponible sur parc. Le renfort d’adhérents de la cuma voisine qui avaient pour la plupart recours à l’entrepreneur, va permettre de finaliser le projet. Un engagement global de 2000 bottes de foin/paille et 2300 bottes d’enrubannage est conclu. Avec un tel volume
d’activité, le prix de revient prévisionnel est de 5 € par botte de foin/paille et 10 € par botte d’enrubannage en prestation complète, consommables compris.
350 bottes par jour
Au terme de la première campagne, le bilan est positif. L’année propice à la pousse du fourrage a permis de récolter 3500 bottes d’enrubannage, soit 1200 de plus que le prévisionnel. « La bonne surprise fût le débit de chantier en enrubannage» souligne Jean Luc. La machine emmenée par le 130 ch de la cuma, arrive à produire 40 bottes à l’heure (diamètre 1m40), permettant d’envisager la réalisation d’environ 350 bottes par jour. L’organisation des chantiers est gérée par Jean Luc qui a demandé à chaque adhérent de l’appeler avant de
faucher. Ceci de de manière à faciliter la gestion de la récolte. Chacun a bien joué le jeu. Pour la récolte du foin et de la paille, l’enrubanneuse est maintenue sur la presse. Son démontage nécessiterait en effet plusieurs heures de travail. Cette solution ne gêne en rien le pressage. Elle permet même à celui qui le souhaite de regrouper les bottes deux par deux pour faciliter leur reprise. « La cuma a su faire le bon choix au bon moment, confirme le président. Si nous n’avions pas réagi à l’arrêt d’activité de l’entrepreneur, nous prenions le risque de compromettre la réalisation d’un tel projet dans les prochaines années. Les adhérents de la cuma voisine qui sont venus grossir nos rangs auraient probablement été amenés à trouver une autre voie que celle de la cuma ». Au final tout le monde est gagnant et la cuma a réussi à pérenniser son activité.
Frédéric David