Même si de nombreux producteurs regardent avant tout les résultats rendement à l’issue des campagnes d’expérimentation, les variétés doivent être choisies sur des critères adaptés aux risques agropédoclimatiques et sanitaires. Les pré-choix peuvent se faire dès à présent.
Phoma: privilégier TPS groupe I dans les secteurs à forte présence de colza
L’offre variétale actuelle des distributeurs intègre une large majorité de variétés TPS groupe I ou groupe II qui, à ce jour, montrent une très bonne efficacité pour bloquer la maladie.
Dans les gros bassins de production de colza avec rotations courtes, utilisez préférentiellement les variétés TPS du groupe I. Si vous utilisez des variétés du groupe II (avec gène de résistance spécifique Rlm7) et si la présence de macules de phoma est bien visible à l’automne sur feuilles, vérifiez impérativement en fin de campagne s’il y a présence de nécrose au collet. Celle-ci est le signe que la variété n’est plus adaptée au contexte et qu’elle ne présente pas, par ailleurs, un niveau de résistance suffisant dans ces conditions.
Variétés les moins sensibles à l’élongation automnale obligatoires dans les situations riches en azote…
Le phénomène d’élongation du colza à l’automne sensibilise la plante au gel hivernal (rappel hiver 2011-12), à la verse au printemps et fragilise la plante vis-à-vis du phoma. Les situations à risque sont majoritairement celles riches en azote et/ou avec apports organiques. Les densités excessives sur le rang augmentent le risque. Boostés par la douceur automnale dans certaines régions (Normandie, Bretagne, Pays de la Loire…), les colzas semés fin août peuvent présenter une croissance plus soutenue. Le choix de variétés parmi les moins sensibles à l’élongation est alors incontournable.
…idem pour le critère verse, lié à l’azote et la densité de peuplement
Le risque de verse est lié à la densité de colza au mètre linéaire, (risque fort au-delà de 15 plantes/m), à la disponibilité en azote et à la sensibilité de la variété. Le phénomène d’élongation automnale exacerbe d’autant plus les risques. Le choix d’une variété TPS ou PS est capital (sans oublier la maîtrise des 2 autres paramètres) pour aller jusqu’à la récolte sans encombre et sans avoir à faire usage d’un régulateur au printemps, dont les bonnes conditions d’applications ne sont pas toujours faciles à trouver.
Précocités: ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier
Le critère de précocité le plus important reste celui de la maturité: les variétés tardives et mi-tardives valorisent généralement davantage les sols profonds et situations de récolte tardives. En sols moyens ou superficiels, on se tournera davantage vers des variétés mi-précoces.
Pour le critère «précocité à floraison», il peut être intéressant de panacher son choix variétal (mi-précoce, mi-tardif, tardif) pour lisser les risques de conditions de floraison défavorables à un moment donné (vécu en 2017, avec le froid et les gelées tardives).
Le critère «précocité de reprise de végétation» est plutôt un élément de confort. Veillez à ne pas choisir des variétés trop précoces à la reprise dans des secteurs tardifs et dans des parcelles où la portance peut être limitante pour les premiers apports d’azote.
Cas particulier de la hernie
En cas de parcelles ayant montré des symptômes de hernie des crucifères par le passé, le choix d’une variété tolérante à ce bio-agresseur s’impose.
Note : Centre technique interprofessionnel des oléagineux, des protéagineux et du chanvre, Terres Inovia est l’organisme de recherche et de développement des professionnels de la filière des huiles et protéines végétales Terres OléoPro et de la filière chanvre Interchanvre.