On distingue deux types d’altises : les altises des crucifères (petites altises) et les altises d’hiver (grosses altises). Des petites altises peuvent se mêler à des grosses pour s’attaquer aux jeunes semis de colza. Les petites sont moins fréquentes et posent beaucoup moins de soucis que les grosses.
Surveillance dès le semis
La surveillance commence dès le semis. Il faut placer un piège jaune en position « enterrée », les bords supérieurs ne dépassant pas 1-2 cm au-dessus du sol. Les captures éventuelles servent à révéler l’activité de l’insecte. Mais le piège n’est pas un outil de décision de traitement. Il est nécessaire d’observer le colza et relever les pièges de la levée jusqu’au stade 3 feuilles, une à deux fois par semaine. Avant toute décision d’intervention, il est conseillé d’évaluer la présence d’insectes à la tombée de la nuit et la présence de morsures.
Vigilance !
La vigilance à l’égard des petites altises doit être renforcée si le temps est chaud et sec. Elles peuvent pulluler sur des plantes-hôtes situées à proximité d’une parcelle de colza sans constituer pour autant un risque particulier. Par précaution, il est recommandé d’éviter de détruire des repousses infestées à proximité immédiate d’un colza en phase de levée.
Pour les grosses altises, on observe qu’une date de semis précoce conduit à une date de levée précoce et réduit ainsi la période de sensibilité de la culture. Les champs de repousses de colza ne jouent pas notablement le rôle de cultures-pièges ni de refuges estivaux. Ils ne créent pas spécialement de menaces supplémentaires. La vigilance doit être renforcée si le colza est peu vigoureux au démarrage, semé début à mi-septembre, en sols argileux, avec de nombreux résidus pailleux.
Actions de lutte
La lutte est à entreprendre uniquement entre la levée et le stade 3 feuilles du colza. Le seuil d’intervention se déclenche lorsque 8 plantes sur 10 présentent des morsures.
Grosse et petite altises. Les altises ont une activité essentiellement nocturne. (©Terre Inovia)
Petites altises sur colza - Phyllotreta sp. - 6 à 8 espèces connues
| Apparence | Petit coléoptère noir ou bicolore (noir avec une large bande longitudinale jaune sur chaque aile). Tête, thorax, fémur et bouts de pattes noirs, tibias roux. |
| Taille des adultes | 2 à 2,5 mm. |
| Plantes hôtes | Crucifères sauvages et cultivées : colza, moutardes, radis, chou-fleur, chou… |
| Cycle de vie | 1 génération par an. |
| Adultes | Ils hivernent sous des mottes de terre et divers abris d’octobre à février/mars puis se dispersent et se portent alors sur des crucifères pour s’alimenter et se reproduire au printemps. |
| Larves | Elles se développent en juin dans le sol à proximité du collet des plantes. |
| Nymphose | Après nymphose, la nouvelle génération d’adultes émerge du sol en juillet/août et pullule sur les repousses de colza et jeunes pousses de colza. |
| Dégâts d’adultes | Morsures circulaires d’1 mm de diamètre, avec ou sans perforation, des cotylédons et limbes de plus jeunes feuilles. |
| Nuisibilité | En été, pullulations fréquentes des adultes sur repousses de colza d’hiver ou autres crucifères. Les jeunes colzas, tout particulièrement ceux localisés en bords de champs et levant avant le 25 août sont les plus vulnérables. Au printemps, pas d’incidence des adultes et des larves en colza d’hiver. |
| Pic d’activité des adultes | 2ème quinzaine d’août. Les petites altises sont peu mobiles à cette époque. Elles se répartissent de façon très hétérogène et se concentrent surtout en bordures de champs de colza. |
Grosses altises - Psylliodes Chrysocephala L.
| Apparence | Coléoptère de forme oblongue, corps noir et brillant à reflets bleus métalliques sur le dos. Tête, extrémités des pattes, et antennes rousses. |
| Taille de l’adulte | 3 à 5 mm. |
| Plantes hôtes | Crucifères sauvages et cultivées, en particulier le colza d’hiver. |
| Cycle de vie | 1 génération par an. |
| Adultes | Visibles en mai-juin sur les feuilles et siliques vertes. Les adultes se réfugient ensuite en été dans des abris divers (haies, buissons...). A la fin d’été, ils se portent massivement sur des jeunes colzas dont ils sont friands pour satisfaire leurs besoins alimentaires. La reproduction a lieu à l’automne dans les colzas colonisés. |
| Larves | Dès novembre, à partir d’œufs éclos aux pieds du colza, les larves pénètrent par la face supérieure des pétioles des feuilles les plus âgées et poursuivent leur croissance pour atteindre parfois le bourgeon terminal (gros dégâts). |
| Nymphose | La larve se laisse tomber au sol après développement complet pour entamer sa nymphose. Une nouvelle génération d’adultes apparaît en mai/juin. |
| Dégâts d’adultes | Morsures circulaires d’1 à 2 mm de diamètre, avec ou sans perforation des cotylédons et limbes de plus jeunes feuilles. |
| Nuisibilité des adultes | Dégâts souvent considérables en cas d’envahissement massif sur un colza en cours de levée (retards de développement, pertes de plantules). La nuisibilité augmente d’autant plus que le rapport de force « vigueur du colza / prélèvements foliaires » est défavorable à la culture. |
| Pic d’activité des adultes | 2ème ou 3ème décade de septembre. |
