Les chambres d’agriculture de Charente-Maritime et Deux-Sèvres en lien avec différents partenaires dont les fédérations de cuma, préparent une prochaine opération de collecte des pneus usagés. Cela fait des lustres maintenant que bon nombre d’éleveurs cherchent à se débarrasser de leurs pneumatiques devenus au fil des années, bien encombrants ! En effet, ils n’ont plus guère d’utilité pour tasser les silos d’ensilage. De plus, on leur a trouvé d’autres substituts pour lester les bâches de silos. Et d’autre part, de nouvelles méthodes de récolte des fourrages, comme l’enrubannage par exemple, ne nécessitent plus de pneus.
A lire : Silos, des alternatives aux pneumatiques.
Collecte des pneus usagés : 15 000 t/an jusqu’en 2025
Alors qu’en faire ? « La collecte des pneus d’ensilage est possible par des collecteurs agréés. Mais les coûts de reprise facturés aux éleveurs sont prohibitifs » constatent les chambres d’agriculture. Elles ont donc voulu prendre ce sujet à bras le corps en lien avec Adivalor (Agriculteurs, Distributeurs, Industriels, pour la VALORisation des déchets agricoles), qui relaie la collecte nationale de pneus lancée par le Ministère de l’Agriculture et baptisée « Ensivalor ».
En outre, « cette opération permet aux agriculteurs de recycler les pneus qui servent à lester les bâches des silos. Jugés néfastes pour l’environnement, l’État s’est donné comme objectif d’en éliminer 15 000 tonnes chaque année jusqu’en 2025 » précise Adivalor.
60 € tonne contre 250
Peu de départements, ont jusqu’ici organisé des collectes. « La Somme fait partie des départements pilotes. Dans ce département, 460 exploitants ont été volontaires pour participer à la collecte qui s’est déroulée jusqu’à la mi-janvier. En temps normal, les agriculteurs payent 250 euros par tonne pour se débarrasser de leurs pneus d’ensilage. Une aide financière des partenaires locaux (chambre d’agriculture, communautés de communes et coopératives), permet de réduire actuellement ce tarif à 60 euros par tonne » détaille Adivalor.
Le programme Ensivalor mené en lien avec l’APCA, la FNSEA, l’ADEME et Alliapur (interprofession des pneus), prévoit justement d’apporter une aide de 75 €/t de pneus collectés (50% d’un coût plafond de 150 €/t), dans le cadre d’une collecte mutualisée. Comme dans la Somme, il est envisagé pour alléger le reste à charge des agriculteurs Sévriens et Charentais, de rechercher des financements complémentaires.
Collecte des pneus usagés : 1 enquête en ligne
Mais dans un premier temps, il faut d’abord évaluer la quantité de pneumatiques à collecter. C’est le sens de l’enquête adressée à tous les agriculteurs intéressés qui auront jusqu’au 29 mars pour y répondre. Sur le site des Chambres d’agriculture, un outil d’aide est disponible pour calcul le poids de pneus à enlever.
« Le travail se poursuivra par la recherche de lieux de dépôts en fonction des pneus à collecter » expliquent les Chambres d’agriculture des deux départements qui indiquent aussi les règles à suivre pour que cette opération soit efficace : fournir des pneus, sans jantes, de catégorie A, B et/ou C, sans corps étrangers, propres et non pollués par d’autres déchets (cailloux, terre, ficelles, bâches,…) et en séparant au préalable les pneus légers des plus lourds.
A lire aussi concernant les pneumatiques :
Faut-il payer le surcoût d’un pneu VF ? (Vidéo)
Changement des pneus du tracteur, protocole et précautions. (Vidéo)