Pour les responsables et adhérents concernés, à la cuma La Belmontaise, la conversion en bio ne s’est pas faite sur un coup de tête.
Aujourd’hui, 50% des surfaces travaillées sont en conversion, soit 258ha sur les 450 sur lesquels travaillent les matériels de la cuma.
En 2018, les investissements ont représenté 150.000€ pour cette cuma qui regroupe une vingtaine d’adhérents au total, pour chiffre d’affaires d’environ 80.000€ les années précédentes.
Conscient de devoir trouver l’équilibre entre dynamisme et réalisme, Jean-Pierre Doat, le président, a expliqué la démarche suivie par le groupe lors de l’assemblée générale de la fdcuma du Gers cet hiver: «A l’automne 2017, deux adhérents se sont posé la question du bio.»
«Avec la cuma, nous avons déjà diminué au maximum nos charges de mécanisation. Nous avons essayé les techniques simplifiées pour réduire les charges structurelles, mais nous nous sommes rendus compte que dans notre région de coteaux secs, ce n’est pas du tout gagné. Ces adhérents se sont donc posé la question de la conversion au bio.»
Comment gérer les priorités? Et les pertes d’activités?
«Nous en avons parlé lors d’un conseil d’administration. Nous nous sommes demandés comment gérer les nécessités de nos adhérents en conventionnel et de ceux qui veulent se convertir au bio? Et comment gérer des matériels qui vont perdre de l’activité?»
«Nous nous sommes dit en conseil que pas mal de gens devaient se poser ces questions. En décembre 2017, nous avons évoqué le sujet avec la fédération des cuma et le service technique de la Chambre d’agriculture. Nous avons, suite à ces échanges, été à l’initiative d’une réunion d’information sur les aspects techniques, administratifs, subvention liés au bio.»
Une particularité: la réunion n’a pas été pas ouverte qu’aux adhérents de la cuma, mais à tous les agriculteurs intéressés par le sujets dans le secteur de Belmont. Une quarantaine d’agriculteurs ont finalement fait le déplacement. Au sein de la cuma, ce sont 5 adhérents qui se lancent et entament une formation dédiée à la Chambre d’agriculture en février 2018, ce qui aboutit à la création d’un groupe bio au sein de la cuma.
La cuma regroupe à l’origine une moissonneuse-batteuse, deux tracteurs, des outils de fenaison, de travail du sol, de semis et épandage d’engrais, du petit matériel. «Nous sommes pratiquement une cuma intégrale. Nous avons la capacité de proposer tout le matériel à nos adhérents, dont 8 pèsent 75% du chiffre d’affaires», décrit Jean-Pierre Doat.
En 2018, les investissements ont représenté presque 150.000€, portés par les outils de désherbage mécanique (houe rotative et une herse-étrille). «Cette partie des investissements ne cause pas d’inquiétude, car ces outils vont être utilisés autant par les conventionnels que ceux en conversion ou en bio», note le président.
« Là où c’est intéressant, poursuit Jean-Pierre Doat, c’est que ces projets nouveaux nous amènent à en concrétiser d’autres qui étaient restés dans les tiroirs par manque de volume d’activité. Par exemple, les outils liés aux conversions en bio nous ont permis d’investir dans un 2e tracteur car ces outils requièrent des heures de traction supplémentaires. »
Coûts et tarifs
- Houe rotative Hatzenbichler (6,40m) – Investissement de 29.000€, tarif : 12,70€/ha/an
- Herse-étrille Treffler, option dents-témoins – Investissement de 27.500€, tarif : 15,70€/ha/an quel que soit le nombre de passages.
- Tracteur Case IH, 155cv, doté d’un jumelage spécifique pour passer plus longtemps dans le soja en binage (sans le coût lié à la monte d’origine) – Investissement de 80.000€, tracteur nu + jumelage 85.000€ + 120.000 pour la partie RTK.
« Derrière, il y a des subventions de la Région Occitanie et de l’Europe (Feader). Au total, nous avons investi 148.000€ dont 23% subventionnés. Et depuis le 2 novembre 2018, 50% de des subventions peuvent êtres amorties, ce qui permet de réduire le coût d’utilisation de 2€/ha », précise Jean-Pierre Doat.
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