Comment choisir ses variétés de maïs fourrage ? Valoriser le progrès génétique est un axe prioritaire pour des cultures productives. Et un atout pour des élevages performants. Cette productivité est déjà liée à la précocité des variétés retenues par l’éleveur. Ainsi, entre deux variétés dans le même contexte, un point d’écart de teneur en matière sèche à la récolte se traduit en moyenne par une production de 0,2 t MS/ha supplémentaire en faveur de la variété la plus tardive. Mais cet avantage ne s’exprimera que si l’offre climatique est suffisante. L’essentiel est donc d’adapter la précocité à son contexte.
Choisir ses variétés de maïs fourrage : une précocité adaptée à son contexte est un premier pas vers la qualité
L’objectif sera de récolter un maïs entre 32 et 35 % MS plante entière pour un bon compromis entre rendement, conservation au silo et valeur alimentaire (valeur amidon, digestibilité des fibres, ingestibilité). En secteur froid, on cherchera à récolter au moins à 30 % MS, quel que soit le scénario climatique, et avant la mi-octobre. En secteur plus chaud, l’objectif est de ne pas récolter à sur-maturité, tout en valorisant au mieux la température et la lumière disponibles.
Productivité et régularité gages de la performance économique
La productivité est un critère de choix important pour la performance économique. A précocité identique un écart de 5 % de rendement se traduit par un écart de recettes du même ordre. En production laitière, le rendement du maïs fourrage étant synonyme de stock fourrager, la régularité est à prendre en compte, notamment dans les secteurs à alimentation hydrique limitée, pour assurer chaque année la ration hivernale du troupeau. Pour ce critère, on s’attachera à prendre en compte surtout la régularité pluriannuelle dans les résultats d’essais.
Valoriser le progrès génétique
Le progrès génétique pour les variétés de maïs fourrage est estimé entre 0,13 et 0,18 t MS/ha/an. Intégrer régulièrement des variétés récentes dans son assolement permet de valoriser ces gains de productivité. Depuis une vingtaine d’années, le progrès génétique en matière de « tenue de tige » est manifeste. Cela permet de sécuriser le rendement et la qualité du fourrage récolté.
Lors du choix variétal, la vigilance reste de mise, surtout en cas de risque de récolte tardive. La tolérance à l’helminthosporiose dans les zones à risques endémiques (Bretagne et sud Aquitaine notamment) est à considérer pour préserver le potentiel de production et réduire le risque infectieux dans un secteur donné.
Clé de la production laitière, la valeur énergétique du maïs fourrage est estimée par la teneur en UF. Pour des vaches qui produisent 20 à 30 kg de lait par jour et qui consomment 15 kg MS de maïs fourrage, un écart de 0,03 UFL/kg MS se traduira par une différence de production de l’ordre de 1 kg de lait par vache et par jour. A noter qu’une faible valeur UFL ne peut être compensée par une ingestion supérieure. De plus, la construction de la valeur UFL est à prendre en compte également. Les variétés avec un profil énergétique équilibré entre la concentration en amidon et la digestibilité de la partie tiges et feuilles présentent l’avantage de s’adapter à tous les types de ration.
S’il existe des différences significatives de valeurs alimentaires entre variétés, l’impact des conditions de culture est lui aussi très important. Le respect du stade de récolte optimal, entre 32 et 35 % MS est indispensable pour valoriser la qualité intrinsèque des variétés.
Choisir ses variétés de maïs fourrage : composer son bouquet variétal
Pour une bonne gestion du risque, on choisira plusieurs variétés sur l’ensemble de la sole maïs fourrage. Les « valeurs sûres », évaluées en situations variées depuis 2 ou 3 ans, auront la place principale. Pour préparer les prochaines campagnes, des nouvelles variétés performantes pourront être essayées sur une partie de la surface.
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