Les éleveurs en quête d’économie réfléchissent aux moyens d’alléger les factures d’achats extérieurs de concentrés ou de correcteurs azotés. L’ajustement des systèmes fourragers ouvre des voies intéressantes de ce point de vue. «Dans ce registre, il existe encore des marges de progrès importantes sur les exploitations», observe Stéphane Martignac, conseiller spécialisé «Herbe et Fourrage», à la chambre départementale d’agriculture de Corrèze. Il interviendra au forum du salon MécaFourrages du 29 juin prochain, consacré à ce sujet.
Des marges de progrès
Stéphane Martignac est associé au Programme Herbe et Fourrages développé sur les trois départements de la région historique du Limousin. Le Programme comprend un réseau de fermes pilotes dont le Gaec Delmont à Alassac en Corrèze. Adrien Delmont, l’un des quatre associés de cette exploitation productrice de viande bovine, témoignera à son tour lors du forum, de son expérience en la matière. Grâce à une gestion méticuleuse du pâturage, à l’introduction de luzerne et de méteils, l’exploitation est parvenue à réduire considérablement l’achat d’aliments tout en confortant son EBE. Dans le même esprit, Sylvain Amathieu du Gaec de la Maisonneuve à Naves en Corrèze, en production de bovins viande et de veaux sous la mère, témoignera également au forum. Sur l’exploitation, il a d’abord testé le mélange dactyle-luzerne avant de s’orienter depuis quelques années vers des ray-grass hybrides –trèfle violet, dont la récolte semble plus facilement maîtrisable. Depuis peu, l’exploitation a essayé aussi sur 2 ha, un mélange atypique constitué de trèfle blanc-chicorée et plantain.
Réussir la récolte
La réussite des récoltes de fourrages composés en partie ou en totalité de légumineuses n’est pas sans difficultés en effet. Le risques de pertes de feuilles dont la valeur nutritive est élevée, n’est pas négligeable. Pierre Lépée, conseiller en machinisme à la chambre d’agriculture de Creuse et autre intervenant au forum, connait bien ce sujet. Il a mené, en lien avec ses collègues conseillers en machinisme sur le Limousin, des essais de récolte avec différents types de matériels utilisés lors de la fauche et la fenaison. Ces essais ont donné lieu à plusieurs observations relatives à la vitesse de séchage, aux pertes de de fourrages, au débit de chantier, aux coûts… Son témoignage sera complété lors du forum par celui d’Anthony Uijttewaal, d’Arvalis – Institut du végétal. Celui-ci a planché également sur ces questions d’autonomie alimentaire et protéique dans les élevages herbivores, en lien avec la production, la récolte et la conservation de fourrages, et leur impact sur les performances économiques des systèmes de production.
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