La cuma des Aubits à Gragnague, pour son tracteur, a fait le choix d’un chauffeur unique pour son tracteur. Un adhérent qui est aussi le président, Benjamin Fournès. Ce choix permet, selon lui, de répondre à plusieurs problématiques, dont la principale, celle de la responsabilité. « L’avantage, c’est que c’est la même personne qui réalise toutes les manœuvres. C’est moi qui assure la mécanique, les outils sont graissés, attelés par moi-même et je fais un état des lieux à chaque retour de l’outil » explique-t-il. « Cela permet aussi d’assurer la disponibilité du tracteur. C’est un élément primordial parce que les fenêtres pour effectuer les travaux sont courtes… » Il insiste aussi sur la transparence : « Je tiens les adhérents informés de tout ce qui se passe sur le matériel. »
Économies avec un chauffeur attitré
Mais, plusieurs autres raisons viennent étayer cette organisation. Il explique : « Pour moi, pour nous, le principe d’une cuma, c’est de participer à la baisse de nos coûts de production sur nos exploitations en mettant en œuvre du matériel performant d’une part. Le matériel bas de gamme, pas cher, on peut l’acheter sur nos exploitations. Mais c’est par l’acquisition de ce type de matériels, très technologique, que nous pouvons réaliser des économies sur les intrants, les semences, produits phyto, les engrais. Nous avons besoin de ces matériels sophistiqués pour répondre à ces enjeux. Sans compter qu’un tracteur bien équipé, est aussi un argument important à l’heure de la revente pour en tirer un prix correct. »
En revanche, la sophistication implique de savoir se servir des technologies embarquées, d’en maîtriser toutes les dimensions. Donc, de se former, de se faire expliquer…
Efficacité, rapidité
« C’est moi qui conduis le tracteur et la techno, ça me plaît, ce qui n’est pas forcément le cas de tout le monde. L’avantage, c’est que je connais le tracteur et les outils sur le bout de doigts, donc je sais comment bien les régler. Si le tracteur devait passer de mains en mains, il faudrait que je forme à chaque fois les adhérents à ces outils et réglages. Et le temps que je passerais à expliquer à un adhérent comment régler correctement le semoir, j’aurais eu le temps de semer 8 ou 9 hectares », sourit-il. « On gagne en rapidité et en efficacité. »
Aujourd’hui, le tracteur tourne de 500 à 600 heures par an. Il effectue en plus du travail de sa propre exploitation. Et il est le seul à intervenir sur certains outils. N’est-il pas temps de penser à un chauffeur de tracteur en cuma salarié ? « Franchement, on y a pensé, mais pour l’instant, nous n’avons pas la capacité à occuper un plein-temps sur la cuma », précise-t-il.
Plusieurs chauffeurs de tracteur en cuma : merci WhatsApp
A contrario, la cuma de Mazères n’a pas recours aux services d’un chauffeur. Pour Robert Raynier, vice-président, et Pierre-Jean Stival, administrateur de la cuma, le recours au chauffeur n’est pas envisagé, faute de besoins. « Nous avons tous des exploitations moyennes donc avec le groupe WhatsApp, nous parvenons à nous organiser sans trop de problèmes » explique le second.
Les règles sont posées ! Le tracteur, une fois sa tâche terminée, reste où il a été utilisé, plein de gasoil et d’Adblue, prêt à partir. « Et quand on l’a, on joue le jeu, on essaye de ne pas le laisser une journée à rien faire dans le hangar, on concentre les tâches. »
Robert Raynier abonde : « Franchement, sur la quinzaine d’adhérents que nous sommes, huit ou neuf ont leur propre tracteur et à deux utilisateurs, on mobilise les deux tiers du temps, donc on n’a pas vraiment l’utilité d’avoir un chauffeur, il suffit de savoir se servir de WhatsApp ! » Comme quoi, chauffeur de tracteur en cuma ou pas, on a quand même besoin de la technologie.
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