Il y a bien des cas où la mécanisation pèse un peu, voire trop, sur les épaules du troupeau et des bilans économiques. Une nouvelle fois, des apprenants en formation ‘éleveur en viande bovine’ l’ont observé sur leurs propres exploitations de stage. Depuis plusieurs années, l’Union des cuma apporte son concours à ce cursus que la Chambre d’agriculture pilote. Sur la ferme expérimentale des Etablières, elle intervient sur le chapitre des charges de mécanisation en élevage bovin viande, et ce sur deux journées.
Charges de mécanisation en élevage bovin viande : un verdict sans appel
Dans un premier temps, et en même temps qu’ils bénéficient d’apport de références sur la question, les stagiaires décortiquent les résultats comptables de leur entreprise de stage. Ils en calculent les coûts de mécanisation. Pour cette catégorie d’entreprises d’élevage, les repères sont établis en euros par 100 kg de viande vive. Et les exploitations de stage de la dernière promotion obtiennent une moyenne de 139€. À titre de comparaison, le coût de la mécanisation sur un élevage allaitant caractéristique de la région est jugé élevé quand il dépasse 80€ pour 100 kg de viande vive produite. Le verdict économique est clair.
Du constat, aux pistes salutaires
Certes, beaucoup de ces structures s’assoient aussi sur un atelier de production de céréales. Il conviendrait alors d’y affecter une part de ces 139 €. Pour autant, cette nuance apportée, force est de constater que leur niveau global de mécanisation est élevé. Les stagiaires en analysent les causes. Les stratégies de leurs maîtres de stage reposent largement sur des investissements individuels, avec un large panel de matériels de récolte de l’herbe. Pour certains, les acquisitions de ces derniers sont aussi relativement récentes. Enfin, les éleveurs ont souvent fait le choix d’acquérir (et entretenir) un nombre de tracteurs assez confortable pour limiter les actions de dételage.
Pour aller au bout de la démarche de formation, en identifiant aussi des leviers pour agir sur ce poste de charges, l’Union des cuma revient devant les apprenants. Plus exactement, ce sont ces derniers qui vont à la rencontre d’une cuma. Et elle est tout aussi réelle que leur entreprise de stage. À Rives-de-l’Yon, Michel Guérineau préside la cuma Bassin du Marillet. Il a rassuré les jeunes sur la capacité d’un groupe à apporter un service de qualité. L’idée est d’avoir «des matériels performants et relativement disponibles pour les adhérents». Et cela repose sur une recette miracle que le responsable révèle: «Beaucoup de communication et un zeste d’organisation.»
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