Durant leur récent congrès Sedima’s Days, les dirigeants des principales entreprises de la distribution et du service du machinisme agricole ont écouté et débattu. Ils voulaient notamment trouver des « des clefs de lecture » sur les difficultés rencontrées par leurs clients, imaginer les perspectives d’évolution du modèle agricole ou encore mesure l’impact des « (r)évolutions technologiques en cours et en préparation » sur les matériels et services.
Des charges élevées
Jean-Christophe Roubin, directeur de l’agriculture au Crédit Agricole, leur a rappelé que les agriculteurs français connaissent mal leurs coûts de production. Il observe que le poids de la mécanisation dans leurs comptes est élevé par rapport à d’autres compétiteurs sur la scène internationale. Il faudrait donc logiquement baisser ce poste. Mais quand on interroge les constructeurs, ils s’accordent pour dire que le prix des machines ne va pas aller en diminuant, au contraire.
Faire plus d’heures
Plusieurs de leurs représentants l’ont reconnu aux Sedima’s Days. Les normes sur les moteurs sont plus sévères. La connectivité pour aller vers le fameux big data ajoute des coûts. Vincent Hazenberg, responsable du marketing Europe chez Case IH, voit plutôt comme solution une augmentation de la productivité de ces machines high tech. Hubert Defrancq, constructeur et président de Laforge, juge pour sa part faible le nombre d’heures de travail des matériels individuels en France, comparé à l’utilisation intensive qu’en font des pays céréaliers concurrents.
Moins de ventes de matériels
Que peuvent en conclure les adhérents du Sedima et autres acteurs de ce secteur de presque 2 000 entreprises, pour 35 000 collaborateurs ? Si demain leurs clients agriculteurs gèrent de plus en plus finement leur parc, ils leurs vendront certainement moins de matériels. Mais avec un usage plus intensif, et donc plus d’exigences de fiabilité, il y aura sans doute des services nouveaux à imaginer, des prestations pouvant compenser la baisse des ventes.