L’expression du changement climatique, intense cet été 2022, souligne «l’urgence». Les systèmes agricoles doivent s’adapter. Les Chambres d’agriculture de France profitaient de leur conférence de presse de rentrée pour dévoiler un plan d’accompagnement des agriculteurs. L’institution se fixe comme objectif de toucher 100.000 agriculteurs.
Accompagner à court terme déjà
«Ce plan se traduit dès à présent par une présence des Chambres d’agriculture dans les comités locaux avec un référent sécheresse.» Le communiqué précise les missions de cet expert. Il est notamment chargé d’établir un état des lieux des dégâts dus au changement climatique par département et par filière. Dans les bilans, et à l’instar du ministre, les chambres pointent notamment la situation de l’élevage. Les spécialistes la jugent «particulièrement préoccupante.»
Par exemple en Auvergne, les éleveurs ont déjà engagés des décapitalisations. Plus précisément dans le Cantal ou la Haute-Loire. Le déficit de production fourragère s’y porte en effet jusqu’à 80%. Dans un peu toutes les régions, l’arrêt de production après les premières coupes a parfois été total. Certes, les stocks ont compensé. Mais cela génère un besoin pour les mois qui viennent. Ainsi, «les Chambres d’agriculture sont mobilisées dans l’estimation des besoins fourragers. Un bilan fourrager individuel est proposé aux agriculteurs et des dispositifs locaux d’entraide et de solidarité sont mis en place», promeut la communication.
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Évoluer pour le long terme face au changement climatique
À court terme, via ce bilan fourrager individuel, «on peut regarder avec l’éleveur quelles sont les alternatives, l’aider à l’approvisionner et comment il peut optimiser son cheptel», explique le président du réseau. Sébastien Windsor compte également sur l’aide des dispositifs prévus face à de telles calamités.
Le président des chambres prolonge: «Nous sommes tout de même dans l’obligation aussi de regarder comment amener les exploitations à être plus résilientes» face à ces changements climatiques. Or cela passe par des mutations des systèmes de production. À partir des projections territoriales, le conseil spécialisé qu’imaginent les Chambres d’agriculture propose notamment de «déterminer les points de vulnérabilité de l’exploitation.»
Le diagnostic individuel pousse ensuite la réflexion vers les solutions et un plan d’action. Anne Astier, chargée de mission dans le Gard, illustre de la méthodologie. Elle confirme: «Si l’adaptation est urgente, on voit qu’elle implique toujours des changements profonds sur l’exploitation. Les leviers sont multiples, et pas simples à mettre en œuvre.»
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