Passée la façade décrépie donnant sur l’avenue de Stalingrad, dense départementale à l’extrémité nord de Saint-Denis, une odeur de peinture fraîche accueille le visiteur à « La ferme ouverte ».
La cour de ferme est entièrement rénovée, les anciens hangars et frigos bardés de bois. Un peu plus loin, des moutons, des chèvres et des lapins vaquent, indifférents au McDo jouxtant leur pré.
A 10 minutes de marche du métro Saint-Denis-Université, le site est cerné par ces grands ensembles qui ont englouti, après guerre, les champs qui nourrissaient la capitale.
Parmi les projets d’agriculture urbaine qui foisonnent outre-périphérique, il se distingue par ses quatre hectares et son activité maraîchère ininterrompue : la parcelle, cultivée un siècle durant par la famille Kersanté, a été préservée par son rachat en 1983 par la municipalité.
Quand René Kersanté, septuagénaire, s’est rangé des tracteurs en 2017, la mairie de Saint-Denis a cherché des successeurs. Un hectare a été repris par le collectif artistique Parti poétique qui mêle permaculture et événements culturels. Et trois hectares sont
