Après un bac pro agroéquipement à la MFR de la Rouvraie en alternance auprès d’une exploitation et d’une ETA, Nolwenn Renault a décidé de poursuivre sa formation en CQP Ouvrier Hautement Qualifié Conducteur d’Engins Agricoles. Elle est toujours en alternance, mais elle souhaitait changer de cadre de travail et a postulé dans deux cuma.
Après un entretien avec le responsable salarié de la cuma, Nicolas Besrest, elle a intégré la cuma sans difficulté.
En effet, «elle avait déjà de l’expérience dans sa formation. Elle est très intéressée et nous avions déjà eu une salariée sous contrat saisonnier. Cela ne fait pour nous aucune différence avec un homme», explique-t-il.
«J’ai commencé à conduire à 8 ans. Et à 10 ans, je travaillais déjà avec le tracteur dans la ferme de mon beau-père pour vider la stabulation, apporter les rounds de foin, …».
Nolwenn Renault, championne de labour
Passion qu’elle concrétise par deux titres de vice-championne départementale de labour et une 4ème place au régional.
La minutie de ces concours se retrouve dans son travail, «les retours des adhérents sont très positifs, malgré des réticences au départ. Elle s’est très bien intégrée dans l’équipe, elle prend de l’assurance, elle n’est pas timide et ses échanges avec les adhérents sont appréciés».
«J’aime le travail bien fait, je suis maniaque sur les chantiers. J’ai fait la saison de round, du déchaumage, de l’épandage de fumier et maintenant je suis sur le broyeur et le canadien. J’aime tout faire sauf le transport. J’aime faire des travaux qui nécessitent des réglages et de la technique».
Elle fait la conduite et entretien
Les 14 semaines de cours de septembre à juin prochain lui permettent de se perfectionner en réglages, agronomie, mécanique, soudure… «J’ai besoin d’accompagnement sur l’entretien du matériel. Dans l’ETA où j’ai travaillé, en cas de panne, le matériel allait directement en concession. Ici, il faut rechercher la panne et essayer de réparer. Je demande aux collègues qui sont toujours disponibles pour m’aider.»
«Elle est très autonome. Pour l’entretien, elle cherche à comprendre avant de demander. Elle ne cherche pas la solution de facilité qui serait de nous appeler au moindre problème», précise Nicolas. «Elle est minutieuse, elle ne fait pas de casse.»
Nolwenn a fait le choix d’une cuma pour poursuivre sa formation. «Je voulais voir un autre fonctionnement que l’ETA, ce n’est pas le même relationnel avec les adhérents qu’avec des clients il y a plus d’échanges, pas juste des indications de travail. Ce n’est pas la même gestion du matériel. Ici, chacun est responsable du suivi d’un ou plusieurs matériels, j’ai fait l’hivernage de mon round, l’entretien, et je pense faire la mise en route.»
Elles? Une piste d’avenir pour les cuma
«Pour la suite de sa formation, elle n’est pas au courant mais on envisage de la mettre au semis de maïs», indique Nicolas.
«Je passe mes examens la semaine du 4 juin, puis je reviens dans la cuma en CDD jusqu’au mois de novembre. Si je peux je resterais bien là. J’aime les travaux du sol et je peux attendre quelques années pour acquérir de nouvelles compétences comme la moisson».
D’autres filles à venir ? «J’aurai voulu faire dès ma 4ème un collège agricole. Mes parents n’ont pas souhaité pour ne pas m’enfermer dans une branche d’activité. J’ai fait mon bac pro en étant la seule fille. Depuis il y a 2 ou 3 filles, en Bac pro. Et avec mes parents tout se passe bien puisqu’ils me voient épanouie dans mon métier», et c’est le principal.
L’accueil de stagiaire, apprenti ou salarié au féminin reste encore marginal en cuma, mais c’est une piste d’avenir pour les cuma.
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Cet article a été initialement publié dans la Lettre InfoCuma Employeurs de la FRcuma Ouest (mai 2021).