Quel jour de l’année se joue la réussite du stockage d’un an de maïs pour les élevages de ruminants qui y ont recours ? A l’ensilage, le chef d’exploitation joue un stock dont la valeur se compte en milliers d’euros. Avec une vingtaine d’hectares à ramasser, c’est tout de suite un capital de l’ordre de 20.000€ que l’on met à l’abri dans sa journée. Autant donc réunir les éléments pour que cette étape se déroule le mieux possible et favoriser la qualité du travail.
A silo mal tassé, pertes excessives assurées. Or des outils existent. Citons l’application Tass’silo qui indique si le matériel engagé dans la mission de confection du silo est suffisant au regard des paramètres du chantier. Mais l’outil le plus important et indispensable se résume en deux mots: organisation et anticipation. Au préalable, le chef d’élevage doit avoir réfléchi en amont à l’organisation de l’approvisionnement du silo, en prenant en compte les différents éléments suivants de chaque parcelle: leur maturité, leur taille et leur distance au lieu de stockage. En résumé, les champs à positionner en priorité sont ceux où la culture est la plus sèche et où le chantier aura le débit le plus élevé. L’idée est que le fourrage qui en sera issu se trouve en début et/ou fond de silo. Un maïs moins sec, venu des parcelles à moins fort débit (tonne verte sortie/temps), sera beaucoup plus facile à étaler et tasser. L’idéal pour finir le silo, point qui est souvent critique dans les chantiers d’ensilage.
Ensileuse, remorque, silo: des consignes claires à tous les échelons
Dans tous les cas, il faut que le chef de chantier soit bien identifié et qu’il soit disponible pour passer les consignes aux différents acteurs du chantier tout au long de la journée. Dès le matin, un temps d’échange avant le démarrage ou lors de la première arrivée de chaque remorque au silo facilitera la fluidité de l’ensemble. Notons qu’on a toujours plus de temps au début qu’une fois le chantier bien entamé. Chacun doit avoir identifié les différents rôles, les attitudes et positionnements à avoir pour vider les bennes, ainsi que les règles de circulation autour des silos.
Par la suite, souvent proche du silo, le chef de chantier peut être amené à se déplacer sur les trajets ou jusqu’aux parcelles. C’est celui qui fera les observations sur la qualité de travail de l’ensileuse grâce aux tests simples qui permettent d’établir si la qualité de hachage et d’éclatement est conforme. Il fera remonter les ajustements nécessaires et pourra éventuellement être en appoint en cas de besoin au silo. Sachant qu’une journée de main d’œuvre coûte autour de 200€, investir pour se consacrer à cette tâche sera toujours gagnant sur le résultat au silo.
Cohérence des capacités et puissances sur la chaîne de transport
Enfin, la cohérence des équipements de transport et des trajets n’est pas à négliger. Faciliter la fluidité des transports, en optimisant les accès et parcours semble évident pour gagner en confort, sérénité et sécurité, ainsi que pour assurer la régularité de l’approvisionnement au silo. Néanmoins, les plans préparés ne sont pas toujours optimaux. Pour exemple, nous avons pu observer sur des chantiers où des circuits étaient prévus pour éviter les croisements des remorques, mais où trajets les plus long étaient empruntés par les remorques pleines, avec des équipements de puissance et de capacité différentes. Conséquence, certaines remorques arrivaient en même temps au silo où le tasseur se trouvait alors débordé. Cet exemple souligne aussi qu’un équilibre dans les équipements (en termes de puissance et de capacité) du groupe d’ensilage est préférable.