Pour le CESE, une des clés du développement des pratiques agroécologiques se trouve entre les mains des consommateurs, car ce sont « leurs comportements alimentaires et leurs choix d’achats qui peuvent favoriser l’évolution des pratiques agroécologiques ». « Il faut renouer le lien aujourd’hui distendu entre ceux qui travaillent la terre et leurs concitoyens. La qualité nutritionnelle est largement entre les mains de l’industrie agroalimentaire, il s’avère donc impératif de veiller à ce que ces choix de consommation soient éclairés par une information complète et objective« , a indiqué la rapporteure de l’avis, Cécile Claveirole, citée dans le communiqué. Face à une demande forte et pérenne, la filière pourra alors se réorganiser à tous les niveaux. En premier lieu, il faudra réorienter les priorités de la recherche sur l’agroécologie, et adapter les dispositifs de formation, préconise le CESE. Il faudra également accompagner le monde agricole dans cette transition en mettant en place des outils pour que les membres puissent échanger sur leurs pratiques, leurs expériences comme leurs difficultés, mais également bénéficier d’un soutien visant à limiter les risques inhérents à une démarche agroécologique.
En effet, si de nouvelles pratiques agriculturales plus écologiques font baisser le rendement d’un agriculteur, celui-ci peut hésiter à se lancer dans l’aventure. Le Cese estime également que la transition agroécologique passe par une réorientation des politiques publiques et des aides que ce soit au niveau national, européen (Politique agricole commune) ou international (FAO) pour assurer une cohérence. Le groupe de l’agriculture du Cese, qui comprend notamment la FNSEA, le premier syndicat agricole français et les chambres d’agricultures, a cependant dénoncé un « texte qui stigmatise une profession, qui propose plus de complexité et plus de réglementation […] Nous regrettons cette vision étriquée de l’agroécologie qui ne tient pas compte des trois piliers du développement durable. Pour nous, c’est une occasion manquée de fédérer les parties prenantes autour de cet enjeu. On ne peut pas relever les défis de l’agriculture en se privant de l’énergie des acteurs principaux », a déclaré le groupe dans un communiqué. L’avis a été adopté avec 154 voix pour, 2 contre et 26 abstentions.
Paris, 23 nov 2016 (AFP).