Il fait chaud! Vite un grand verre (bac) d’eau fraîche! Le préalable sans lequel le bovin en production surmontera difficilement un pic de chaleur est une évidence. «Le troupeau doit absolument avoir de l’eau fraîche et propre», pose Benoît Rouillé, responsable de projet en alimentation et nutrition des vaches laitières. L’ingénieur Idele insiste: le point d’eau doit être accessible à volonté.
Canicule et production de lait: buvette ouverte à volonté
La vache Toutelemonde ingurgite déjà une bonne centaine de litres par jour à partir de températures proches de 30°C. Son besoin va vite vers les 150l s’il fait cinq, dix ou quinze degrés de plus. «Or on arrive là à un plafond physiologique.» L’eau n’est donc pas le seul point de vigilance à garder en tête.
L’air doit circuler dans le bâtiment
Autre grande amie du troupeau les jours chauds: l’ombre. Au pied d’arbres, de lisières ou en sous-bois, il fait plus frais. «La température ambiante peut être réduite de 3 à 5°C. C’est un vrai confort pour les animaux», constate Bertrand Fagoo (Idele), chef de projet en bâtiments d’élevage de ruminants. Sans ombrage suffisant en dehors, il reste la solution du bâtiment.
L’éleveur peut même proposer le choix à son cheptel en laissant l’accès libre entre l’intérieur et l’extérieur. Quoi qu’il en soit, «le bâtiment doit constituer une zone de confort.» Il se doit d’être bien ventilé, par des ouvertures, voire des dispositifs actifs.
Sorties nocturnes, travail à la fraîche
Benoît Rouillé évoque également la brumisation. «Mais c’est à éviter à proximité des aires de couchage.» Le parc d’attente de la salle de traite semble à l’inverse tout indiqué pour ce genre d’installations. À défaut d’équipement de brumisation, un arrosage y sera aussi très apprécié. Enfin, en ces périodes, les vaches tireront bénéfice de l’air plus frais d’une nuit à la belle étoile.
Avec la chaleur, l’ingestion a tendance à baisser. «Selon ses objectifs, l’éleveur peut concentrer un peu sa ration.» Ceci atténuera l’impact d’une moindre ingestion sur la productivité. Ou alors, il peut fractionner les distributions.
C’est plus de travail, mais cela a notamment un effet stimulant pour l’ingestion. En outre, BCEL ouest y voit un moyen de «limiter l’augmentation de la température centrale, particulièrement pour les vaches très productrices.» Car à la suite du repas, le ruminant digère. Sa température corporelle augmente.
Ration et distributions: la gestion de l’alimentation est un levier
En conséquence, les experts préconisent de «privilégier les distributions aux heures les plus fraîches de la journée.» Bien remplir l’auge ainsi tôt le matin ou tard en soirée limite en même temps l’échauffement de son contenu, phénomène toujours préjudiciable à l’appétence. «Attention aussi à l’avancement du front d’attaque dans le silo. La vitesse doit être suffisante», complète encore Benoît Rouillé.
La situation de stress thermique rime avec risque d’acidose. L’expert en nutrition des bovins poursuit: «vérifier la balance alimentaire cations-anions (BACA en lactation) peut s’avérer utile. Elle doit atteindre 300 à 400mEq par kilo de matière sèche.»
Voici la carte de Risques dus à la #canicule pour l’élevage.
Carte de prévision du #StressThermique pour les bovins laitiers (couplage tempé-humidité) sur 7 jours.
Cette carte permet de faire la différence entre la température mesurée et celle perçue par les animaux. 1/4 pic.twitter.com/XoGoVJH9IC— ITK predict and decide (@ITK_decide) June 14, 2022
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