Fritzmeier est un fabricant allemand de cabines qui travaille pour l’agricole (ensileuses Fendt ou tracteurs Lindner, par exemple) mais aussi le poids lourd, le TP ou l’automobile. Il a formé le «Cab Concept Cluster», avec des partenaires de son domaine (éclairage, climatisation, sièges…) et l’université de Dresde. Objectif: concevoir la «Smart Cab», une cabine rassemblant le dernier cri de la technologie et formant un ensemble homogène, très intégré et cohérent.
Présentée à l’Agritechnica, elle est disponible à la vente sous une forme personnalisée auprès des constructeurs de machines de récolte ou de pulvérisateurs automoteurs. Cette cabine est en effet destinée aux applications où on regarde majoritairement devant soi et ne conviendrait pas à un tracteur. Mais de ce côté, les innovations ne manquent pas non plus, on l’a vu à l’Agritechnica chez New Holland (Methane Power) ou Valtra (vision tête haute), par exemple.
Des caméras à gogo
La suspension hydropneumatique s’adapte aux conditions de circulation (vibrations, vitesse, freinage, inclinaison…). Le siège et la climatisation bénéficient des dernières améliorations connues sur le marché. Les rétroviseurs ont été remplacés par des paires de caméras et d’écrans, qui voient mieux de nuit que l’œil humain. Un système de nettoyage à air comprimé ou à eau est même prévu pour dégager la poussière qui pourrait avoir sali les petites lentilles. Pour voir autour de lui, le conducteur dispose également de caméras disposées autour du toit, qui lui donnent une vue sur son environnement, soit en 360° (type vue d’avion), soit dans une direction en particulier. De nuit, ces caméras reconnaissent les objets afin de prévenir les risques de choc. Les concepteurs ont même imaginé qu’un drone pourrait être associé à l’automoteur, pour fournir au conducteur un complément d’information visuelle quand cela est nécessaire.
Eclairage intelligent
Côté phares de travail, l’éclairage matriciel Hella est également très innovant. En façade, 32 leds forment chacune un ensemble de faisceaux qui s’auto-contrôlent. En fonction du retour de lumière mesuré, l’intensité est modulée afin d’éviter tout éblouissement, par des surfaces brillantes ou de la poussière. De plus, le pistage des yeux du chauffeur (eye-tracking) peut concentrer l’éclairage sur la zone où il porte son regard. En cabine, l’éclairage est assuré par des leds RGB, qui peuvent changer de couleur. Ainsi, de nuit sur route, la cabine peut s’illuminer en rouge pour avertir les automobilistes d’un danger.
Des images au sol
Utile pour le chauffeur ou pour les autres usagers, un projecteur d’images au sol est capable d’afficher une ligne ou un dessin de jour comme de nuit. Ce peut être par exemple un signal de prudence à destination des automobilistes ou des partenaires d’un chantier, ou une indication de gabarit de l’arrière de la machine pour le chauffeur lui-même.
Les infos essentielles sous les yeux
Pour piloter la machine, le chauffeur dispose d’un siège incluant deux accoudoirs, un joystick ergonomique et une grande console tactile à droite, une molette complémentaire de commande à gauche. Une seconde console, située en haut du pare-brise, affiche les réglages de la climatisation ou les commandes d’éclairage. Les concepteurs de la Smart Cab n’ont pas retenu de vision tête haute, avec projection d’une image vers le pare-brise ou intégration d’un afficheur dans ce dernier. Ils jugent cette technique insuffisamment mature, contrairement à Valtra qui l’a, par exemple, ajouté à ses options. Par contre, ils ont prévu, en haut du pare-brise, de petits afficheurs translucides fonctionnant par électroluminescence. Ils servent de rappel pour signaler que telle ou telle fonction importante est ou non activée, et peuvent afficher quelques chiffres essentiels. Le pare-brise n’affiche donc rien en tant que tel. Il s’assombrit par contre selon la lumière solaire.
Les partenaires du Cab Concept Cluster : Aurora, Robert Bosch, Fritzmeier Cabs, Grammer, Hella, Hydac, Mekra Lang, S.M.A., Lumod, TU Dresden University of Technology, AEF, DEULA, DLG.
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