La BVD (Diarrhée Virale Bovine), aussi appelée «maladie des muqueuses», affecte certains élevages. Le taux moyen de bovins classés «IPI» (animal qui porte le virus en lui de façon permanente) est de l’ordre de 1% chez les jeunes bovins et de 1°/°° chez les bovins adultes. Depuis près de 20 ans, des plans d’assainissement individuels ont été mis en place. Mais on estime du côté des GDS, que la lutte ne pourra être efficace que si tous les éleveurs combattent le virus en même temps! C’est ainsi qu’en 2017, un programme collectif obligatoire est en vigueur sur huit départements de l’Est. Il sera déployé en 2018 dans onze autres départements (voir sur internet le site mis en ligne contre la BVD).
Infection sournoise
Attention, l’infection peut passer inaperçue… La contamination s’opère principalement d’un animal infecté à un autre animal. Il peut s’agir aussi d’une contamination du fœtus d’une vache en cours de gestation. Une vigilance particulière s’impose lors d’achats ou de mélanges d’animaux. Les signes cliniques de cette maladie, non transmissible à l’homme, sont variables. Les animaux peuvent souffrir de troubles de la reproduction (avortements), de baisse de la production laitière, de retards de croissance… «Les pertes économiques sont scientifiquement évaluées en élevages infectés dans une fourchette de 46 à 83€ par bovin et par an», selon les observations des GDS. Les conséquences peuvent être aussi commerciales en perturbant les flux d’export bovins.
Tenir compte de la globalité de l’élevage
Pour le collectif Zone verte, cette lutte implacable menée contre la BVD est jugée hors de proportion avec «l’impact économique réel de la maladie qui porte essentiellement sur le commerce international et qui n’intéresse qu’une infime partie des éleveurs» (Ci-joint : le point de vue du collectif zone verte). Parmi les principaux griefs exprimés contre cette campagne d’éradication, domine surtout l’idée que cette lutte risque d’être vaine dans la mesure où c’est la globalité du système d’élevage qui est déterminante: «L’environnement, le bien-être, la sélection, l’alimentation, la conduite globale du troupeau par l’éleveur, sont autant de facteurs qui peuvent minimiser l’impact ou au contraire rendre dramatique, la présence d’un agent pathogène sur l’élevage», considèrent les membres de ce collectif pour qui, revenir à un élevage plus respectueux des éleveurs et des animaux paraît «prioritaire» à une volonté d’éradiquer absolument un virus…