L’heure est à la lucidité, à l’énergie et au leadership », a ajouté l’ancien chef de l’Etat, évoquant une « crise majeure » lors d’une déclaration au siège du parti. Selon l’ex-chef de l’État, « le peuple britannique a choisi » et « la lucidité commande de dire que ce sentiment de rejet est partagé par beaucoup de Français et beaucoup d’autres Européens. Ce qu’a dit le peuple britannique, d’autres peuples en Europe peuvent le dire. Nous ne pouvons, nous ne devons l’ignorer ».
« L’Europe peut fonctionner sans les Britanniques et nous avons d’ailleurs du temps pour repenser notre relation avec notre voisin. En revanche, l’Europe désormais à 27 ne peut plus fonctionner de cette manière », a-t-il souligné. « La question de sa refondation profonde est donc urgente », a affirmé M. Sarkozy.
Cinq piliers
L’ancien président de la République « demande qu’une réunion de chefs d’État et de gouvernement européens prenne la décision d’élaborer un nouveau traité qui montrera aux peuples de notre continent que l’Europe est décidée à reprendre son destin en main ».
« Cinq piliers devraient organiser ce nouveau traité: premièrement, l’Europe a des frontières, il faut les faire respecter et c’est dans cet esprit que nous devons nous doter d’un gouvernement des ministres de l’Intérieur qui mettra en oeuvre un Schengen 2. La libre circulation des Européens en Europe ne signifie en aucun cas que les non Européens peuvent entrer et circuler librement sur notre continent ».
« Deuxièmement, il faut un gouvernement économique de la zone euro, avec un président stable, élu par ses pairs, un Fonds monétaire européen qui assurera l’indépendance de l’Europe qui n’a nul besoin du FMI pour traiter de ses affaires internes ». Pour l’ancien président, « l’Europe doit se comporter comme une puissance et non comme un vassal ».
M. Sarkozy estime également que « les compétences européennes doivent être regroupées autour d’une petite dizaine de priorités stratégiques : l’énergie, l’agriculture, la concurrence, la politique commerciale, la recherche… Tout le reste, toutes les autres compétences devraient être renvoyées sans délai à la souveraineté des Etats membres ».
Il affirme également que la commission « doit mettre en oeuvre les décisions du conseil européen. Plus aucun acte délégué ou d’exécution ne doit pouvoir être pris sans l’accord préalable du parlement européen ou des parlements nationaux. Nous ne voulons plus d’une Europe technocratique, la démocratie a ses règles, l’administration doit s’y conformer ».
Enfin, « le processus d’élargissement de l’Europe doit être clairement stoppé jusqu’à nouvel ordre (…) La Turquie n’a pas sa place dans l’UE ». « Plus que jamais j’entends défendre l’idéal européen. Mais cet idéal, je le veux avec les peuples d’Europe, pas contre eux. Il y a une civilisation européenne, une identité européenne, une culture européenne, un mode de vie européen qui repose sur la Nation ».
Paris, 24 juin 2016 (AFP)
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