Exportations de vins, fromages, sucre et viande bovine français, de moutons et de whisky britanniques: les échanges et les économies alimentaires des deux pays sont étroitement imbriquées depuis 40 ans, fait valoir Arnold Puech d’Alissac, un responsable du principal syndicat agricole français, la FNSEA.
La présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, et celle de la National Farmers Union (NFU) britannique, Minette Batters, se sont rencontrées vendredi à Paris. « Tout doit être tenté pour éviter une absence d’accord de retrait. Un ‘no deal’ serait très préjudiciable aux agriculteurs français et britanniques », indiquent les deux organisations dans un communiqué commun.
« Si les politiciens sont divisés, les agriculteurs sont unis », ont souligné les deux dirigeantes en appelant au « sens des responsabilités » les responsables politiques des deux côtés de la Manche. Outre le « maintien des échanges de biens » entre l’UE et le Royaume-Uni, elles insistent sur le « respect mutuel de normes et règlementations d’un niveau élevé ».
Files d’attente à la frontière
Pour les agriculteurs et viticulteurs français, les inquiétudes portent sur les exportations de vins, dont la Grande-Bretagne est l’un des principaux clients, de fromages, de sucre et de viande bovine, a souligné M. Puech d’Alissac. Du côté des Britanniques, qui exportent 40% de leurs moutons en France, l’instauration de droits de douane élevés sur la viande ovine les pénaliserait fortement.
Les agriculteurs britanniques craignent aussi d’être confrontés à des importations à bas prix venant de pays tiers bon marché, la Grande-Bretagne important 50% de sa nourriture dont l’essentiel venait jusqu’à présent de l’Union européenne.
Outre les droits de douanes, ils s’inquiètent aussi des risques de files d’attente gigantesques à la frontière pour les camions de marchandises, en raison d’un manque de douaniers/vétérinaires pour les contrôles sanitaires dans les deux sens. « Pour les produits qui se stockent, comme le whisky ou le cognac, la situation est gérable, mais pour les produits frais, la situation risque d’être problématique, sauf s’il y a un accord », a indiqué un responsable, du côté français.