En cas de Brexit sans accord, « on peut dire avec certitude qu’il y aura des perturbations importantes sur certains marchés agricoles », a averti le commissaire européen à l’Agriculture Phil Hogan lors d’une conférence de presse.
Selon un document publié mi-mars par le gouvernement britannique, le Royaume-Uni, dans un tel scénario sorti du marché unique et devenu un pays tiers de l’UE, supprimerait une grande majorité des droits de douane, mais pas sur certaines productions alimentaires afin de protéger les producteurs britanniques.
« Le tableau publié sur les droits de douane inclut des taxes relativement élevées sur un certain nombre de produits d’origine animale, comme le boeuf, la volaille, la viande de porc et le fromage, ainsi que d’autres produits comme le sucre et le riz », a énuméré M. Hogan, ajoutant que « certains » Etats membres étaient particulièrement concernés en raison de leur volume d’exportations vers le marché britannique.
En matière de commerce agroalimentaire, les 27 de l’UE enregistrent un surplus de 25 milliards d’euros avec le Royaume-Uni (pour un total annuel de 41 milliards d’exportations).
L’UE a préparé plusieurs dizaines de législations en cas de Brexit sans accord, pour tenter de limiter les dégâts dans certains secteurs exposés.
Dans le cas de l’agriculture, la Commission s’est assurée d’avoir « les bases légales pour le déploiement de mesures de marché appropriées » et pourra piocher dans « une boîte à outils bien garnie », comme elle a pu le faire lors d’autres crises comme à la suite de l’embargo russe ou pendant la crise du lait.
Sans présumer des mesures, qui devront être une réponse adaptée à l’impact observé sur les marchés, la Commission rappelle les solutions à sa disposition: intervention publique (achat de produits par la Commission), aides au stockage privé ou encore des aides ciblées.
La Commission lorgne également du côté des aides d’Etat, pour permettre aux Etats membres d’offrir du soutien. Et il existe des « opportunités pour les Etats membres de proposer des amendements à leur programme de développement rural pour rediriger le soutien vers les bénéficiaires les plus touchés par le Brexit », a souligné le commissaire.
Ce dernier a également mis en garde contre les « sévères perturbations logistiques » qui pourraient affecter les livraisons de produits frais.