La perte de main d’oeuvre post-Brexit pourrait avoir un effet dévastateur sur le secteur de l’horticulture », a affirmé Meurig Raymond, le président du syndicat national des fermiers (National Farmers Union, NFU), après des entretiens avec la ministre de l’Agriculture Andrea Leadsom. Il a ajouté qu’une pénurie de travailleurs saisonniers pourrait nuire à la compétitivité du secteur face aux importations « mais pourrait aussi, dans les cas les plus graves, donner lieu à la perte des récoltes ».
Visas de travail
Ali Capper, la présidente du conseil de l’horticulture du NFU a proposé de mettre en place un système de visas. « Nous devons explorer toutes les options possibles pour maintenir l’accès de la force de travail pour l’horticulture, ce qui pourrait impliquer un accès limité par visa de travail », a-t-elle déclaré. Elle a également demandé une réunion en urgence avec le ministre du Brexit, David Davis.
Une pénurie de main d’oeuvre en 2007-08, causée par des changements dans le système d’accueil des travailleurs saisonniers principalement d’Europe de
l’Est, avait entrainé la non récolte de nombre de cultures qui avaient pourri sur place. Les agriculteurs ont averti qu’ils iraient cultiver fraises ou pommes ailleurs dans l’Union européenne pour éviter une situation similaire.
« Les fermiers britanniques pourraient décider de transférer certaines de leurs entreprises ailleurs en Europe où il y a une offre abondante (de main d’oeuvre) et des terres utilisables », a prévenu Laurence Olins, président de la British Summer Fruits (BSF) qui représente les entreprises du secteur fruitier. Il a souligné que le secteur, qui pèse 1,2 milliard de livres (1,4 milliard d’euros), dépendait complètement des travailleurs européens parce que leurs homologues britanniques sont réticents à travailler dans les champs malgré les incitations du gouvernement britannique.
Londres, 22 juil 2016 (AFP)