Lâcher un troupeau de brebis dans un carré de culture pérenne. L’idée n’est pas si saugrenue. Elle ouvre en tout cas à tout un tas d’avantages, autant pour les animaux que pour les plantes. Plusieurs partenaires techniques se sont penchés sur la question dans le cadre d’un projet Casdar. Leurs conclusions nourrissent plusieurs publications, dont une vidéo sur ‘le pâturage fructueux’ des brebis dans un verger.
Le document met en avant les nombreux intérêts bilatéraux d’une telle solution. Bien entendu, cette dernière présente aussi quelques points de vigilance. Dans les vergers, la présence de ruminants peut être source de risques. Ainsi, «les brebis doivent être surveillées de près.» Un guide de partenariat(1) sur la technique précise le propos. La surveillance des animaux et de l’accès à l’eau doit être «journalière.»
Et avant d’y envoyer les brebis, «les arbres et systèmes d’irrigation du verger doivent être protégés», illustre encore la vidéo explicative. Pour un système arboricole, leur étude indique que l’économie potentielle liée à la réduction des interventions de broyage peut valoir 100 à 300€/ha. Dans le même temps, l’éleveur accède à une ressource fourragère complémentaire. C’est là un atout précieux dans un système fourrager.
Brebis dans les vignes: des échanges gagnant-gagnant
Dans la vigne aussi, les brebis peuvent faire «bon assemblage» avec la culture pérenne, d’après une autre production des partenaires. Selon celle-ci, de novembre à la mi-mars, la présence d’un troupeau au travers des alignements de ceps est un bon moyen de mieux valoriser les engrais verts, par exemple. Complémentaire du broyage qui prendra le relai sur la période d’activité végétative, le pâturage permet de retarder la première intervention. La brebis se montrerait aussi plus performante sur le désherbage à proximité des pieds de vigne que les outils mécaniques.
(1) Les partenaires d’un projet (Casdar Brebis Link) éditent un guide autour du pâturage ovin en systèmes de cultures. Le document précise les règles et les bonnes pratiques qui encadrent un partenariat entre l’éleveur qui accède à la surface additionnelle et l’exploitant accueillant.
À LIRE AUSSI :