«Toutes guillerettes, les vaches s’élancent dans le pré à la conquête de l’herbe tendre et du grand air. Hautement symbolique, la mise à l’herbe signe le retour du printemps», déclame le Cniel dans un communiqué du 25 mars. C’est donc l’heure de sortir les prairies de leur torpeur hivernale. Semae (ex-Gnis) en profite pour rappeler les bonnes pratiques d’entretien des prairies qui lancent la saison de pâturage.
En fin d’hiver; la végétation peut être haute et jaunie. Les feuilles âgées et souvent sénescentes constituent un handicap pour la reprise de la végétation. Trêve de poésie dans ce cas. «Il est indispensable de passer un rapide coup de broyeur», coupe l’interprofessions des semences. La préconisation vaut tout autant pour une végétation plutôt en touffe que gazonnante. Pour un coût assez faible, c’est une amélioration substantielle de sa culture d’herbe à venir.
Indispensable tour de plaine herbagère
A l’inverse, il est des situations où le sursemis s’impose. Quand une inondation, des gelées ou des sangliers laissent de nombreux espaces dénudés, par exemple. Les mourons, pâturins annuels ou labiacées seront les premiers arrivants. Or cette flore pionnière «n’a aucun intérêt fourrager», avertit Sema en ouvrant un chapitre ‘petits rongeurs’. «Ils s’accommodent de la matière organique morte comme gîte et du feutrage racinaire comme nourriture.» Contre ce risque, des poteaux de 5 ou 6 mètres de haut le long des clôtures, aideront les rapaces «à jouer leur rôle de prédateur.» Le bon herbiculteur est aussi influenceur de faune.
Les 10 points clés à respecter pour réussir le sursemis - Comprendre les causes de dégradations et les éliminer - Intervenir sur une végétation rase - Ouvrir le sol avec un outil à disques ou à dents - Placer la graine à 1 cm de profondeur dans la terre franche (et pas dans la matière organique de surface) - Plomber le semis avec un rouleau ou le piétinement des animaux - Choisir des espèces rapides d’implantation : ray-grass anglais, hybride ou d’Italie, trèfle blanc ou violet. Pour les autres espèces, possible mais plus lent - Ne pas avoir fertilisé 2 mois avant le sursemis - 3 périodes possibles : fin mars - début avril au réveil de la végétation ou mi-mai derrière un ensilage ou en août - Surveiller la levée, si nécessaire faire pâturer la végétation en place pour permettre à la lumière d’arriver aux jeunes plantules. - Attention, si en fin d’été il y a de l’agrostide stolonifère, cette graminée libère des composés allélopathiques qui inhibent toute germination. Il faut alors détruire cette agrostis et attendre le printemps suivant pour semer |
«La surface de la prairie doit être la plus plane possible. » Les prémices du printemps sont le moment idoine pour gommer les taupinières, ornières et autres marques indésirables. Les experts de Semae orientent vers un passage de rouleau ou de herse, là encore, pour un coût d’intervention qui se veut minime.
Bonnes pratiques d’entretien des prairies, le hersage
En bonnes conditions (c’est à dire ni trop sèches, ni trop humides), il aplanit le sol, arrache les plantes à faible enracinement (souvent peu intéressantes), favorise le tallage. Le hersage est aussi utile pour traiter le mulch éventuellement présent en surface. «Il s’agit d’accumulation de matière organique qui constitue une couverture hermétique à l’air. Cette asphyxie réduit l’activité biologique du sol, si précieuse pour la production fourragère.» Décider cette intervention, comme toutes autres, ne peut se faire sans une observation préalable. «Le tour des prairies au printemps est essentiel et doit amener à des prises de décisions. L’objectif est d’obtenir une flore gazonnante, productive et appétente.» Les dernières vérifications de clôture et du réseau d’abreuvement tombent à point nommé.
La course des vaches est LARGEMENT PLUS ÉLÉGANTE que la course des chevaux
Je veux rien savoir ! pic.twitter.com/JM5ETbxgys
— Antoine Thibault (@AgriSkippy) March 8, 2021
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