Pour ses semis de maïs, la cuma de Crémeaux, dans la Loire, a changé de gabarit afin de répondre à un besoin de disponibilité du matériel et du chauffeur. Les responsables ont décidé de passer carrément d’un semoir 4 rangs à un 8 rangs. Une grande différence en termes d’investissement comme de chantier. Mais ont-ils fait le bon choix? De combien le débit de chantier a-t-il réellement augmenté? Le tarif pratiqué reflète-t-il le vrai coût de revient?
Un compteur Karnott pour le semoir
Pour y voir plus clair, Damien Gayet, chargé de mission agroéquipement à la frcuma AURA, a fait appel à un boîtier connecté, en l’occurrence un modèle de chez Karnott. On utilise habituellement ce genre d’équipement pour faciliter le travail des trésoriers de cuma, grâce au relevé automatique des heures ou des hectares d’activité, ou autres unités de mesure, pour facturer les adhérents concernés. Mais l’analyse des données s’avère très instructive, la preuve en chiffres!
Un débit de chantier surestimé
Les responsables de la cuma tablaient sur un débit de chantier dans la parcelle de 2 à 3,5ha/h, soit une moyenne de 2,75ha/h. Après mesure, le débit de chantier réel est en fait 1,7ha/h. Ils s’étaient dit qu’en intégrant les temps de déplacement, ils pourraient compter sur un débit global de 2ha/h. Et ils ont bâti leur prix de facturation sur cette base. Un total de 150€/h pour le tracteur, le carburant, la main d’œuvre et le semoir – un débit de 2ha/h tout compris, je facture donc 75€/ha. En fait, il manque 61,40€ à l’addition car le compteur connecté est formel. En intégrant les déplacements, le débit de chantier moyen n’atteint que 1,1ha/h. Et même 0,9 si on tient compte des temps morts.
Pourquoi pas un DiNA Cuma sur le semis ?
Damien Gayet l’a calculé, le coût réel de la prestation est de 136,40€/ha et non 75. Et maintenant on fait quoi? Et bien, on se met autour de la table, les responsables de la cuma et leur conseiller. On engage la réflexion, pourquoi pas dans le cadre d’un DiNA Cuma. Comme l’explique Nassim Hamiti du service Agroécotech de la Fncuma , «l’arrivée de la nouvelle solution Karnott pour le suivi des matériels est une occasion pour fiabiliser et quantifier les indicateurs de performance ,comme les débits de chantiers réels».
En complément :