Bien que la bûche, emblème de la filière bois énergie avec ses 26,3 millions de m³, demeure le principal produit de la filière bois, les granulés de bois sont de plus en plus utilisés par les particuliers. La plaquette, beaucoup moins connue du grand public, est pourtant davantage consommée que les granulés, notamment pour les chaufferies collectives. Les plaquettes sont souvent produites à partir de produits considérés comme des déchets (branchages, haies, etc). C’est pourquoi les synergies entre agriculture et production de plaquettes forestières sont pertinentes : nettoyage des bords de champs et de routes, récupération de surface boisée à cultiver, assainissement des sous-bois… Les plaquettes peuvent servir au chauffage, vendues à des collectivités ou en individuel, mais ont bien d’autres utilisations, par exemple en litière pour les éleveurs ou en paillage en arboriculture ou en maraichage.
Valbois82, un exemple de synergie
C’est bien par et pour des agriculteurs, au travers du système cuma (intercuma Union Bois et cuma de Monclar), que l’association Valbois82 s’est construite.
Par un service complet de déchiqueteuse, elle se rend directement chez les producteurs pour nettoyer leurs champs et bordures et libérer de l’espace en fabricant de la plaquette à partir de « déchets » difficilement valorisables comme des haies, divers branchages et résidus de bois. Débardée, déchiquetée et stockée sur la plateforme de Nègrepelisse, la plaquette ainsi formée est commercialisée par l’association auprès de collectivités locales (comme la commune de Génébrières pour sa chaufferie flambant-neuve) ou de particuliers. Le salarié de Valbois82 effectue des tournées régulières sur l’Est du département et les départements voisins du Tarn, du Lot et de l’Aveyron.
Malgré son énorme potentiel et son modèle en croissance sur les dernières années, l’organisation rencontre quelques difficultés. La question du stockage, actuellement lié à la plateforme de Nègrepelisse, devient problématique et complexe à gérer. Le renouvellement du conseil d’administration et du bureau, ayant peu changé depuis la création en 2011, apparait aujourd’hui comme une condition sine qua non pour Alain Canonge, l’actuel président de l’association.
Toutefois, le principal défi pour Valbois82 reste la concurrence privée, proposant des prix très compétitifs. En effet, pour l’association, les charges sont élevées et impactent les prix, notamment l’utilisation sous optimale de la déchiqueteuse et l’amortissement du matériel.
Solidaire, locale et durable
C’est pourquoi, pour compenser le manque de débouchés et d’implications des collectivités locales qui limitent l’impact que pourrait avoir Valbois sur le territoire, il semble plus que jamais crucial aujourd’hui de s’investir collectivement (agriculteurs, communes, particuliers) afin de pousser cette filière solidaire, locale et durable du bois énergie.
Elargir le réseau des partenaires/fournisseurs de bois pour l’association, investir dans de nouvelles chaudières particulières, se mobiliser dans le réseau, ou inciter les municipalités à développer des systèmes de chauffage fonctionnant aux plaquettes, les possibilités sont immenses pour chacun de prendre sa part dans ce projet coopératif de territoire aux multiples bénéfices.
La filière bois en chiffres
- 42,3% des énergies renouvelables produites en 2017 l’ont été par la filière bois contre 3,1% pour le solaire photovoltaïque
- 9,1 millions de tonnes de CO2 économisées
- 3 à 4 fois plus d’emplois que l’énergie fossile crées en France