Arvalis a livré ses préconisations pour les semis de blé tendre de cet automne dans « Choisir et décider 2017-2018 » . Résultats du comportement des différentes variétés de blé tendre, stratégie de désherbage ou encore traitements des semences ou des nuisibles, le document de 80 pages est un premier bilan à l’échelle Centre-Ile de France-Limousin.
Conseil n°1 : ne jamais raisonner indépendamment de la variété
Les variétés sont choisies selon des critères de productivité, d’agronomie ou de qualité des débouchés. Il faut aussi les mettre en adéquation avec les possibilités de semis. Cet aspect est trop souvent oublié. Les variétés qui ont toutes la même précocité sont dangereuses.
Les critères à regarder sur une variété lorsqu’on veut les mettre en parallèle d’une date de semis sont la note de froid, avec de forts effets régionaux, la note d’alternativité qui détermine le besoin en froid pour passer en transition florale, et la note de précocité pour épiage à 1 cm. Pour des semis précoces, on évitera les notes de trop forte précocité pour freiner à la sortie d’hiver. Par ailleurs, pour contrer une sécheresse printanière, on évitera les variétés ayant un cycle long.
Pour un semis précoce, choisir une variété précoce qui a un cycle long et une bonne résistance au froid. Les variétés précoces ont une longue période d’hivernage pour ne pas redémarrer trop tôt. L’idée est d’éviter à tout prix une montaison trop précoce.
Pour un semis tardif, choisir des variétés qui vont se relancer très vite pour ne pas emmener le cycle trop tard en saison. On préfèrera une variété qui garde une longue stabilité pendant l’hiver, pour une bonne résistance au froid, et une montaison précoce.
Conseil n°2 : ne pas dé-correler date et densité
Plus on sème tard, plus la proportion de plantes perdues à la levée sera forte. Il faut alors compenser la perte à la levée par la densité au mètre carré.
Conseil n°3 : mieux vaut semer tard que semer dans de mauvaises conditions
Il est préférable de reporter les semis d’une semaine ou deux plutôt que de semer dans des conditions dégradées. La levée reste le moment le plus important. Si les sols sont trop humides et plastiques, l’implantation se fera dans de mauvaises conditions avec, par la suite, des risques de compaction (mottes), des pertes à la levée, et un salissement étalé. Même un semis tardif peut arriver au même rendement s’il est fait dans de bonnes conditions.
Conseil n°4 : distinguer optimum physiologique et optimum technique
Dans une parcelle sale, il faut moduler la date par rapport à la stratégie de désherbage, comme par exemple se laisser le temps de travailler le sol avec des faux semis. L’autre solution, plus délicate, est d’avancer les dates de semis pour s’assurer de pouvoir pratiquer un désherbage à l’automne.