« On voit aujourd’hui une forme de durcissement de la règlementation », notamment sur l’utilisation de traitements chimiques, a souligné Philippe Pellaton, président de ce syndicat viticole: « Plutôt que de voir le côté négatif, on a essayé de prendre la balle au bond et d’avancer ».
Le syndicat, qui représente quelque 6.000 vignerons répartis sur six départements (Vaucluse, Gard, Drôme, Ardèche, Loire et Rhône) a signé mardi des partenariats avec l’Observatoire français d’Apidologie (OFA), la Ligue de Protection des Oiseaux, le Groupe Chiroptères de Provence, le Centre Ornithologique du Gard, le Naturoptère mais aussi avec l’Observatoire Agricole de la Biodiversité, dépendant du Muséum d’histoire naturelle.
Pour Fabien Kouachi, de l’OFA, ces initiatives vont permettre « d’essayer de réconcilier deux mondes », les défenseurs des pollinisateurs et des viticulteurs réputés « pas super bienveillants » à l’égard des abeilles.
« Il y a une vraie volonté de faire évoluer les pratiques, tant mieux pour l’environnement », a réagi François Grimal, de la LPO PACA.
« On est très heureux de pouvoir nouer ce partenariat avec le syndicat », renchérit Bruno Grenier, du Centre ornithologique du Gard, relevant que « la vigne était un type de culture extrêmement polluant jusqu’à présent ».
Ces partenariats s’inscrivent dans un « plan d’action stratégique environnemental des Côtes du Rhône » lancé début 2019 par le syndicat, qui vise notamment à devancer les objectifs de la loi Agriculture et alimentation qui a fixé un objectif de 100% d’exploitations sous signes de qualité (SIQO) certifiées dans une démarche environnementale à l’horizon 2030.
Depuis, des limitations drastiques du desherbage chimique dans les vignes Côtes du Rhône ont été validées par le Comité national de l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao): interdiction de désherber chimiquement les tournières (bordures de parcelles) et de désherber chimiquement plus de 50% de la surface de la parcelle plantée. Ces exigences seront inscrites dans le cahier des charges AOC Côtes du Rhône et CDR Villages début 2020, selon M. Pellaton.
Le syndicat a également mis en oeuvre une certification collective HVE (Haute Valeur Environnementale) et 40 premières exploitations ont été validées début juillet dans cette démarche.
Le vignoble des Côtes du Rhône est un acteur de poids dans l’environnement et l’économie: il s’étend sur 171 communes et a produit plus de 2 millions d’hectolitres sur 54.000 hectares en 2018.