Cette filiale du groupe Avril, numéro un français des huiles de table et des oeufs, souhaite « se concentrer sur les productions d’huiles végétales et d’énergies durables, issues de l’agriculture française », a indiqué le groupe dans un communiqué.
« Cet objectif sera atteint très, très vite, et notamment en lien avec les contraintes réglementaires qui s’imposent de plus en plus sur les pays qu’on cible, la France, la Scandinavie. Ca va nous conduire à ne plus avoir du tout d’huile de palme dans nos mix d’ici l’année prochaine », a déclaré à l’AFP Christophe Beaunoir, directeur général de Saipol.
« Depuis 2015, Saipol fait face à plusieurs facteurs externes négatifs qui entravent lourdement sa compétitivité: la concurrence de biodiesel d’huile de palme et de soja, la faible valorisation structurelle du biodiesel de première génération, l’essor des importations de produits d’Amérique Latine, l’agressivité du trading des grands acteurs mondiaux qui tirent les prix vers le bas et l’évolution progressive du parc européen de véhicules vers des alternatives non diesel », souligne le groupe.
« Sous l’effet de ces facteurs, Saipol a accumulé des pertes de 133 millions d’euros entre 2015 et 2018. Cette tendance, bien que ralentie, se poursuit pour l’exercice 2019 », ajoute Saipol.
Le groupe ne souhaite plus « aller se battre sur des marchés de commodités avec la volatilité qu’on connaît et une empreinte géographique qui ne nous permet pas de rivaliser avec certains acteurs de ce secteur », a ajouté M. Beaunoir, qui évoque les géants mondiaux du négoce de matières premières agricoles, les « ABCD » (ADM, Bunge, Cargill, Louis Dreyfus).
Le groupe souhaite également « répondre aux attentes sociétales » et se dégager « d’un certain nombre de matières premières controversées », a indiqué M. Beaunoir, affirmant n’être pas en mesure de donner la quantité d’huile de palme et de soja utilisée en moyenne ces dernières années.
Il a a toutefois indiqué que le groupe, qui produit actuellement 1,5 million de mètres cube de biodiesel chaque année, entendait réduire sa production à un million de tonnes et « se libérer » des 500.000 tonnes dans lesquelles l’huile de palme et les productions de ce type étaient susceptibles d’être incorporées.
Le groupe entend ainsi se concentrer sur « des marchés en croissance, notamment la distribution de biodiesel de qualité sur les pays scandinaves », selon M. Beaunoir.