Les semoirs monograines Kverneland peuvent être dotés d’une fonction appelée Geoseed. Cette dernière coordonne le lâcher des grains des différents éléments semeurs. Ils peuvent ainsi être déposés en quinconce ou bien au carré. L’intérêt de cette dernière formule est de biner la culture à la perpendiculaire des rangs en plus du passage habituel, pour parfaire le travail.
Du maïs à 50 x 25 cm
Pour vérifier cette potentialité, Arvalis a réalisé un essai sur du maïs semence, avec la FNPSMS. La culture a été semée à 80.000 grains/ha, à raison de 50 cm entre rangs et 25 cm entre grains sur le rang. Arvalis parle en l’occurrence de «semis en espacement régulier».
Les expérimentateurs ont relevé à ce stade que la synchronisation entre les différents passages de semoir, qui se font forcément dans un sens puis dans l’autre, «reste le point délicat». Suite au semis, ils ont géoréférencé manuellement un échantillon de 648 pieds de maïs et comparé leur position avec une disposition théorique parfaitement géométrique.
Une erreur de 2,56 cm
Résultat: l’erreur moyenne s’élève à 2,56 cm, à plus ou moins 0,8 cm. Avec une dent de bineuse de 13 cm passant en travers des rangs, donc dans l’espace théorique de 25 cm, le calcul montre que 95% des pieds seraient bien placés. 5% seraient exposés à la destruction.
Il reste toutefois à résoudre la question de la largeur des pneus du véhicule devant passer dans cet espace de 25 cm. Chez Arvalis, on suggère qu’il pourrait être acceptable d’écraser des pieds lors du binage en travers si cette pratique est limitée aux débuts et fins de rangs. Là où le premier binage est moins efficace et où un second passage croisé est particulièrement souhaitable.
Arvalis poursuit ses essais en 2020 mais écrit d’ores et déjà: «Il est possible de semer du maïs avec des espacements réguliers pour envisager un binage dans les deux sens». Ces essais ont été conduits par Arvalis dans le cadre de son projet Digiferme «Les nouvelles technologies au service de l’agriculture». Ils ont été présenté en téléconférence le 27 avril par les équipes du projet Digiferme ®.
Des betteraves à 50 x 50 cm…
Ce mode de semis pose la question de la densité. Plus elle est élevée, plus il faut rapprocher les rangs. Ce, afin qu’il reste suffisamment d’espace entre grains le long du rang pour y faire circuler un tracteur avec une bineuse. Vouloir appliquer une large plage de densités différentes demanderait de changer l’écartement entre rangs du semoir puis de la bineuse. Cela deviendrait vite compliqué.
Cette technique semble donc utilisable d’abord dans des situations où on est prêt à faire un compromis et à se contenter d’un peuplement plus faible que l’optimum au regard du rendement. Le reportage vidéo réalisé en Alsace sur un essai en betteraves bio le laisse entendre. Les graines ont été semées au carré, avec 50 cm entre rangs et entre graines sur le rang.
… et à 45 x 22 cm
L’ITB a pour sa part réalisé un essai de betteraves bio semées au Geoseed à 45 x 22 cm. L’institut parle de «binage intégral». Il conseille de semer en planches «pour maximiser les chances d’alignement des graines». Il ajoute: «Le signal GPS doit être excellent et sans interruption. L’idéal est d’avoir une balise mobile.»
Conclusion: «Le binage en perpendiculaire a été très compliqué à guider avec une intervention à moins de 2 km/h et un seul passage possible du fait de la fermeture rapide du rang.» Il n’en reste pas moins intéressant en bio où l’enjeu est de réduire au maximum le désherbage manuel des betteraves.
Pour plus de détail, voir le document de l’ITB comparant binage intégral et repiquage.
En complément: nos derniers articles sur les bineuses mis en ligne.