La campagne de récolte des céréales et oléoprotéagineux 2022 touche à sa fin en France et l’heure est au bilan pour la Coopérative agricole métiers du grain, organisme qui regroupe les coopératives agricoles. Celle-ci constate de grandes conséquences du réchauffement climatique. Parmi eux, «une quantité de grains récoltés en baisse par rapport à l’an passé mais dont les volumes permettront de répondre tout de même aux demandes de l’ensemble des clients, lance l’organisme dans un communiqué de presse du 12 octobre. La qualité des grains reste satisfaisante mais hétérogène, ce qui nécessitera un travail du grain supplémentaire pour les coopératives.»
Effet ciseau redouté par la Coopérative agricole métiers du grain
Toutefois, si le résultat reste mitigé d’un point de vue technique, les coopératives des métiers du grain s’inquiètent de la grande instabilité des cours ce qui perturbe leurs activités. Les coopératives alertent sur, «un risque accru de trésorerie dû à une exposition à la hausse des taux dans l’accès aux financements.»
Par ailleurs, «un probable effet ciseau peut impacter ces entreprises. Ceci est expliqué par l’achat d’engrais à prix fort (près de 1.000€ la tonne de certains engrais azotés) combiné à une grande volatilité des cours des grains.»
À cela s’ajoutent, «une perturbation sur les marchés liée à un décalage entre une vague de ventes précoce de céréales de la part des agriculteurs et des achats plus lents de la part de l’aval (meunerie, malterie, amidonnerie…). Ainsi que d’un manque de disponibilité en engrais azoté (essentiel pour assurer le rendement et la qualité des grains) pour la prochaine campagne. Sans oublier, le montant des factures énergétiques qui a explosé depuis le depuis le début de l’année.»
Des aides d’urgence
Ainsi, la Coopérative agricole métiers du grain demande donc une «mise en place d’un bouclier énergétique pour les entreprises ainsi qu’une accessibilité plus effective aux aides de paiement des factures énergétiques.»
Elle demande également «la possibilité pour les coopératives françaises de reprendre le commerce avec l’usine Eurochem basée à Anvers. Et la suspension provisoire des modifications des seuils de stockage des ammonitrates haute densité.» Dans le but de pouvoir assurer l’approvisionnement en engrais des exploitations françaises.
Poursuive la transition énergétique
«À plus long-terme, nos coopératives auront besoin d’un accompagnement des pouvoirs publics à la dynamique de transitions engagée pour garantir une chaîne alimentaire souveraine, pérenne et responsable. Cela passera avant tout par la garantie de politiques publiques cohérentes et pragmatiques, en soutien au travail des agriculteurs et des entreprises», précise Antoine Hacard, président de l’organisation.
Ainsi, les coopératives françaises «continuent de s’investir en faveur des différentes transitions pour une chaîne alimentaire plus durable avec notamment une réduction de l’utilisation des intrants et des produits phytosanitaires. La préservation de la biodiversité, la réduction de l’empreinte carbone et le développement des énergies renouvelables.»
La coopération agricole mise sur une aide de l’Etat pour «une accélération de la recherche et du développement d’innovations et sur les mesures en faveur de l’attractivité des métiers de l’agriculture.»
Ainsi que la mise en œuvre d’un plan «Silos 2030» pour moderniser et rénover l’outil industriel et un investissement pour permettre la rénovation des outils de logistique (fret ferroviaire, voies fluviales…).
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