La moisson vient de se terminer à la cuma de Pel et Der (Aube), et François-Xavier Taupin dresse un bilan très morose. « En blé, c’est très mauvais, avec 25 à 60 quintaux. Certains ont eu des pucerons à cause de l’automne et de l’hiver doux, avec de la jaunisse derrière. Puis nous avons eu un printemps trop humide ». Par contre, il y avait de la paille : « Même avec peu de rendement, on ne pouvait pas pour autant avancer plus vite sinon la machine perdait du grain ». Pour les orges, les rendements sont de l’ordre de 45 quintaux. Pour les colzas : 25 à 36, « pas trop mal ». Quant aux pois d’hiver, ils n’ont même pas été récoltés : « suite à des coups de gel, ils ont été victimes de bactériose ».
Doublement pénalisés
A la cuma des Varennes (Haute-Marne), Patrick Boude fait un constat similaire : « En blé on avait un potentiel de 75 quintaux, on fait 38 à 59, pour 45-50 de moyenne, avec un PS de 60 à 73, et beaucoup de paille ». Les raisons : « Trop d’eau, manque de lumière et de chaleur. Etonnamment, les argilo-calcaires superficiels s’en tirent mieux que les sols plus profonds, avec 10 à 15 quintaux de différence ». Les prix ne rattrapent pas le manque de rendement : « nous sommes doublement pénalisés ! ». En colza, déception également : « Le potentiel était à 40 quintaux, mieux que d’habitude. Mais nous avons fait seulement 32, il y avait des siliques mais le pmg est très faible». Du côté des orges, c’est une dizaine de quintaux en moins par rapport à 2015.
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