Il arrive que les animaux de boucherie soient tués sur l’exploitation, mais uniquement en situation d’urgence, lorsqu’ils ne peuvent être transportés pour cause d’accident ou de maladie.
Un resserrement de la réglementation pas toujours maîtrisé par les éleveurs, indique ce responsable d’un abattoir du grand Sud-Ouest : « Aujourd’hui, il faut un certificat vétérinaire d’intervention (CVI), mais en plus l’éleveur doit respecter des conditions de transportabilité pour cet animal. Il faut qu’il tienne debout par exemple. »
« Dans bien des cas, poursuit ce responsable, ces animaux doivent être euthanasiés sur place, sur l’exploitation. C’est un point à soulever car maintenant, on est beaucoup plus attentif au bien-être animal. La carcasse doit ensuite être menée à l’abattoir très rapidement. Elle reste bonne à consommer. »
« Plutôt que de transporter un animal dans des conditions limites… »
« J’ai eu le cas où un veau magnifique s’était fracturé les deux pattes arrière. L’éleveur l’a quand même transporté. On l’a tué en urgence. La carcasse était bonne à part les jarrets. Le vétérinaire a souhaité faire une saisie totale : il a jugé inadmissible que cet animal ait été transporté dans cet état. Il y a un durcissement de la réglementation, il faut que les éleveurs en soient informés. »
Si ce responsable se positionne contre les abattoirs mobiles*, il juge que les éleveurs devraient avoir les moyens d’abattre sur leur exploitation dans de bonnes conditions, et donc, pouvoir utiliser un pistolet d’assommage : « c’est le plus simple, dans la mesure où il y a cette autorisation de transport à l’abattoir très rapidement après l’abattage. Pour les bovins effectivement, il faut un pistolet d’assommage. »
« Les conditions de tuerie définies en abattoir demandent d’utiliser un pistolet d’assommage pour étourdir l’animal avant de la saigner. Il y a une tolérance sur l’étourdissement par rapport aux abattages rituels, mais sinon c’est interdit. Il faudrait qu’un éleveur qui a un gros élevage puisse avoir suivi une formation et pouvoir utiliser un pistolet d’assommage pour les cas d’urgence. Ça n’arrive pas souvent, mais il y a un problème là-dessus dont il faudrait parler. »
A noter : L’abattage à la ferme se pratique toujours pour les caprins, ovins, porcins lorsque l’éleveur les destine à sa consommation familiale.
* Cet article complète l’édition mensuelle d’Entraid de mai 2016, et plus particulièrement l’article « Débat: pour ou contre les abattoirs mobiles »
Pour consulter le sommaire de l’édition complète cliquez sur : Ca déménage en mai
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