L’avenir de la betterave en suspens

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L’avenir de la betterave en suspens

L'utilisation de néonicotinoïdes dans l'enrobage des semences de betteraves est sur la sellette.

Le couperet est tombé le 19 janvier par la commission européenne. La dérogation d'utilisation des néonicotinoïdes ne sera plus valide. De quoi mettre la filière betteravière en alerte.

« Abasourdi », c’est le premier mot qui est venu à la bouche d’un betteravier dans le Pas-de-Calais en apprenant la nouvelle. En effet, ce jeudi 19 janvier, la Cour de justice européenne a déclaré que la dérogation d’utilisation des néonicotinoïdes ne sera plus valide.

Elle a statué que « les États membres ne peuvent pas déroger aux interdictions expresses de mise sur le marché et d’utilisation de semences traitées à l’aide de produits phytopharmaceutiques contenant des néonicotinoïdes. »

Fin de la dérogation d’utilisation des néonicotinoïdes, décision irrévocable et immédiate

Une décision immédiate et irrévocable qui laisse les betteraviers dans le flou et en peine. « À seulement quelques semaines des semis de betteraves, on ne peut pas envisager de rester dans l’impasse face aux virus dévastateurs de la jaunisse, lance Franck Sander, président de la CGB. Alors même que le plan national de recherche et d’innovation (PNRI) n’apporte pas encore d’alternatives aux néonicotinoïdes. »

Alors que la campagne d’achat des semences bat son plein, cette décision sonne un coup d’arrêt… Du moins pour quelques jours. Le ministre de l’Agriculture assure, « prendre acte de la décision », a t-il déclaré sur son compte Twitter. « Poursuivre et accélérer encore la recherche d’alternative aux néonicotinoïdes, s’assurer de notre souveraineté française et européenne sur cette filière vitale. Ni facile ni simple, mais mobilisés pour y arriver. »

Un délai de réflexion

Le syndicat des betteraviers sera reçu par le gouvernement lundi prochain. Il souhaite évaluer les pistes possibles pour soutenir la filière française.

« Il est urgent de trouver des réponses adaptées pour permettre aux 23 700 betteraviers de continuer à cultiver de la betterave, rappelle le président de la CGB. Pour ainsi fournir aux 67 millions de français le sucre, le bioéthanol et le gel hydroalcoolique dont ils ont besoin chaque jour.»

Pour rappel, la filière betteravière française avait obtenu en 2020 une dérogation, renouvelable trois fois, pour utiliser les néonicotinoïdes dans l’enrobage des semences. À l’échelle européenne, 11 pays utilisaient une telle dérogation. Quoi qu’il en soit, l’affaire est à suivre et les betteraviers restent en suspens.

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