Les vaches en raffolent. Visiblement, elle ne laisse pas non plus les éleveurs de marbre. Au gaec Bouffaré, entre Normandie et Bretagne, la betterave fourragère était la vedette d’une journée technique organisée à l’initiative de quatre étudiants. «Nous trouvions intéressant de proposer une visite sur un élevage qui a essayé la culture pour la première fois», justifiait Alexandre Carré, animateur de l’ADBFM1, qui appuyait l’organisation de la journée.
Mission accomplie
Sur l’élevage, 130 Prim’Holstein pour une référence de 1,165Ml sur 146ha. 3,5ha de betteraves ont été semés et récoltés en 2016. Lionel et Arnaud Bouffaré, deux des associés justifient: «c’était une solution pour essayer d’améliorer les taux.» Malgré une somme des charges opérationnelles qui avoisine les 900€/ha dans leur cas, cette première année de betterave ne sera pas la dernière. Á partir de septembre, mois d’introduction du nouvel ingrédient dans la ration, les taux ont bondi pour atteindre des niveaux supérieurs à 41,5 en TB et 33,5 en TP, alors que les taux antérieurs dans le tank atteignaient rarement respectivement 40 et 32 .
Tout en sucres
Par vache et par jour, la marge sur coût alimentaire avec la ration (décrite en encadré) «est de 6,75€, sachant que l’objectif est de viser au moins 5,50€», calcule Jean-Paul Perrier, d’Olitys. La société spécialisée dans l’alimentation du troupeau voit donc d’un bon œil la diversification de la ration avec la betterave qui stimule la diversité de la flore ruminale. «On est à 1,15UF, avec 0% d’amidon», explique le conseiller. «On apporte une source d’énergie différente du maïs.» L’expert n’oublie pas les points de vigilance qu’un producteur utilisateur se doit d’avoir en raison de sa teneur en eau, son effet acidogène…
En dépit aussi des cailloux, qui ne passent pas inaperçus quand ils font tourner leur mélangeuse, les associés du gaec normand referont donc la même surface de betterave fourragère en 2017. Jean-Michel Tual est l’entrepreneur qui est intervenu chez eux pour le semis et la récolte (avec une automotrice 6 rangs). Il constate que l’élevage de Précey ne sera pas le seul: «C’était notre première année avec la machine. Nous avons fait environ 75ha. L’an prochain, nous prévoyons d’augmenter l’activité.» Ses clients qui ont fait de la betterave en referont, certains «en agrandissant leur surface.» Alexandre Carré ne s’en étonne pas: «C’est le phénomène que l’on constate quand une machine s’installe sur un territoire. Il ne faut que 2 ou 3ans pour qu’elle soit saturée.» L’animateur de l’ADBFM en conclut que les éleveurs sont plutôt en attente.
La ration vaches laitières au Gaec Bouffaré (en kg MS/j/VL)
Paille d’orge: 0,55 Maïs ensilage: 12 Ensilage d’herbe: 1,75 Betterave fourragère: 1,5 Orge:0,8 Colza: 1,8 Minéraux et sel |
1Association pour le développement de la betterave fourragère monogerme
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