Bâtiment : la cuma Centre-Meuse voit les choses en grand

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Bâtiment : la cuma Centre-Meuse voit les choses en grand

Ce bâtiment a pour vocation d'entretenir davantage le matériel et de donner du dynamisme à la cuma grâce aux échanges qui s'y feront.

La cuma Centre-Meuse, située à Lacroix-sur-Meuse, s’est lancée dans la construction d’un bâtiment de plus de 2 400 m2. Pour le stockage du matériel des adhérents, mais pas uniquement. Il est aussi destiné à accueillir un atelier et du public avec un espace de coworking, de formation et d’événements professionnels.

Le silo de la coopérative voisine paraîtrait presque petit à côté du bâtiment de la cuma Centre-Meuse. À l’image du groupe qui l’a fait sortir de terre, le bâtiment en impose. De par sa taille, certes, mais aussi par son ambition. En effet, c’est le projet de toute une équipe, qui a voulu donner une autre dimension à sa cuma.

Changement d’échelle

En effet, la cuma Centre-Meuse s’est vue grandir d’années en années. « En 2015, le chiffre d’affaires de la cuma était de 100 000 €, en 2020, de 180 000 € et en 2022 de 230 000 € », aime à rappeler Clément Marie, président depuis 2015, et qui se donne pour objectif d’atteindre les 300 000 € de chiffre d’affaires d’ici deux ans. « Avant, la cuma vivotait avec un chiffre d’affaires autour des 50 000 €. Avec le bureau, nous avons voulu donner une nouvelle dynamique. »

Ainsi, à ce jour, les 70 adhérents meusiens se partagent plus de 75 matériels : tracteurs, bennes, moissonneuses, outils de travail du sol, épandeurs, presses, matériel de fenaisons, semoirs, etc. Une panoplie que le président estime nécessaire pour avoir accès aux nouvelles techniques de cultures, pour répondre aux enjeux climatiques et économiques, mais aussi pour attirer les jeunes. Pour organiser tous les chantiers, une douzaine d’adhérents sont devenus responsables de matériel.

Bâtiment cuma centre meuse

Edouard Lhermitte et Clément Maire, respectivement vice-président et président de la cuma Centre-Meuse, ont mené le projet de bâtiment.

Avec ce changement d’échelle, la cuma Centre-Meuse devait se doter d’un bâtiment pour relocaliser le stockage des outils et faciliter l’organisation. « Il nous fallait un lieu d’échanges où l’on peut se croiser et discuter de manière informelle, estime le président. Il fallait redonner une identité à la cuma.

Toutefois, la décision a été difficile à prendre. » Le conseil d’administration a alors, dès le début du projet en 2020, étudié tous les aspects de ce projet pour ne le faire voter qu’en juin 2021 par le conseil d’administration à l’assemblée générale.

Un bâtiment avec un atelier…

Les membres du projet sont donc partis à travers la région visiter d’autres cuma ayant un bâtiment, avec pour credo « Si on ne le fait pas maintenant, on ne le fera jamais. » Le résultat de cet état d’esprit, c’est un bâtiment de 2 400 m2 qui est imaginé. Et pas seulement pour stocker du matériel, non, la cuma Centre-Meuse voit plus loin. « Nous avons prévu les deux tiers de la surface destinés aux machines, mais aussi à l’atelier, désigne Clément Marie.

Le bâtiment est totalement bétonné, avec des portes sectionnelles de chaque côté pour faciliter le flux des engins. Nous avons isolé l’atelier pour plus de confort de travail. Et juste à côté, nous avons prévu une case de stockage de pièces détachées et autres matériels achetés en groupe. »

…et pour accueillir du public

La cuma a créé, en même temps, une société commerciale pour pouvoir réaliser l’achat et la revente d’intrants et de pièces détachées aux adhérents des cuma voisines. «Nous avons répondu à un appel à manifestation d’intérêt (AMI), explique le président. Auparavant, nous avions trouvé des partenaires et nous avons fait évoluer notre projet au fil de ces rencontres. Ce n’aurait pas été possible sans l’appui de la Frcuma Grand-Est. »

Bâtiment cuma centre meuse

Mener une telle construction demande la patience, il a fallut attendre trois ans avant de voir le bâtiment sortir de terre : achat de terrain, financement, permis de construire, dossiers administratif…

Le bâtiment de stockage prend alors une autre envergure. La cuma se rapproche assez naturellement de la Maison familiale et rurale de Vigneulles-lès-Hattonchâtel, à une vingtaine de kilomètres. Le deal est conclu : en accueillant les jeunes étudiants dans une salle du bâtiment, ces derniers peuvent ainsi se former au machinisme grandeur nature. La proximité avec les parcelles des adhérents leur permet aussi de les utiliser.

« Pour nous, l’avantage d’avoir des jeunes près de nous, c’est de pouvoir recruter facilement », espère le président de la cuma, qui est aussi groupement d’employeurs. Les offres d’emploi de mécano, chauffeur et secrétaire sont déjà postées. Une plus petite partie, de 240 m2, est ainsi destinée pour partie à l’administration, et pour l’autre partie à l’accueil du public et des salariés.

Faire vivre ce bâtiment

Mais comme l’ambition de ce groupe de cumistes n’était pas rassasiée, ils ont aussi imaginé une salle de coworking. « L’idée est d’attirer les personnes de passage dans la région et de leur donner des conditions de travail à proximité de notre activité », poursuit Clément Marie, assez ouvert sur les autres. La cuma espère pouvoir s’appuyer sur la coopérative toute voisine pour attirer du monde. Mais pas seulement.

« Pour faire vivre ce bâtiment, il faut de la présence, assure le président. Pour cela, nous participons à l’expérimentation Volontariat agricole. Depuis octobre, nous accueillerons deux jeunes, qui seront chargés de créer de l’animation autour de ce tiers lieu à raison de 24h/semaine. » Très motivée, la cuma a pu compter sur le maire du village pour loger et missionner les jeunes.

Bâtiment cuma centre meuse

240 mètres carrés seront consacrés aux services administratifs, aux salariés et à l’accueil du public avec une salle de formation et une salle de coworking notamment.

Un bâtiment labellisé

Avec une telle dimension, le projet ne s’arrête pas là, le groupe va implanter des panneaux photovoltaïques sur le toit avec une capacité de 500 kWc, soit un tiers des besoins en électricité du village. Un autre dossier accapare le conseil d’administration de la cuma, la récupération des eaux de pluie.

« Nous allons ajouter une dalle de béton de 20 mètres tout autour du bâtiment, mais nous aimerions conserver l’eau qui y coulera. Et, pourquoi pas, la stocker dans une cuve pour la future station de remplissage et de lavage de pulvé, imagine Clément Marie. Nous avons acheté à un adhérent 2,70 ha pour pouvoir agrandir notre bâtiment si besoin. » Car il le rappelle, leur projet se veut évolutif pour garder de l’attractivité et ajouter de l’activité dans cette cuma.

Chouchouter le matériel

La montée en puissance de la cuma Centre-Meuse s’accompagne par une montée en gamme des matériels. On en compte plus de 75 différents gérés par une douzaine de responsables.

« Au vu des prix du matériel, on a intérêt à en prendre soin, fait remarquer Clément Maire, le président. D’autant que si on veut pérenniser les activités de la cuma et attirer des jeunes, le matériel doit être performant et donc plus technique. »

Une manière de voir qui a motivé le groupe à construire un bâtiment de stockage, mais aussi à créer un atelier. Même si le matériel est renouvelé régulièrement, les outils s’usent. L’entretien est réalisé au bon vouloir des responsables et utilisateurs. Ce projet est donc aussi une manière d’économiser et d’allonger la durée de détention des matériels.

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