« Une sécheresse exceptionnelle a touché l’ensemble du territoire français et si, pour le moment, cela n’a pas eu d’impact visible sur la collecte de lait, c’est parce que les éleveurs ont entamé les stocks de nourriture de cet hiver », a expliqué mardi, le président de la fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), Thierry Roquefeuil, lors d’une conférence de presse.
« Le problème nous suivra tout l’hiver et jusqu’au printemps », car il faudra acheter du fourrage pour le bétail, alors même que le prix des céréales a explosé cet été, « multiplié par deux », selon M. Roquefeuil.
« Je n’ai pas l’impression que (la situation des éleveurs) émeut grand monde », alors que « tout l’été, on a subi des annonces de prix qui ne nous vont pas », « on est loin de l’état d’esprit du plan de filière » issu des Etats généraux de l’Alimentation, a souligné M. Roquefeuil, en mettant en cause les industriels.
« Il y a eu une glaciation sur les tarifs pendant la canicule », a confirmé le secrétaire général de la FNPL, André Bonnard. « Alors que le marché du beurre est revenu à un niveau élevé, que celui de la poudre de lait montre des signes d’écoulement et que la sécheresse frappe tous les gros producteurs laitiers du nord de l’Europe, les prix baissent alors qu’en théorie, le marché devrait s’améliorer », souligne-t-il. « Notre interprétation, c’est que les industriels n’ont plus peur de faire payer aux producteurs la reconstitution de leurs marges », estime M. Bonnard.
Les travaux sur le plan de la filière lait, qui doit mettre sur la même longueur d’onde producteurs, industriels et distributeurs s’en ressentent aussi, selon la FNPL. « Ils coincent toujours à la même étape: les indicateurs pour avoir une meilleure valorisation sur le marché intérieur », témoigne Marie-Thérèse Bonneau, première vice-présidente de la FNPL.