Christophe Deman, éleveur de vaches laitières à Hazebrouck dans le Nord fait partie des 300 agriculteurs français équipés d’exosquelettes agricoles de la marque Agroconcepts. Ils sont commercialisés par la marque ADFMilking. Lui, il l’utilise pour la traite comme pour la plupart de ses confrères. Il nous donne son avis d’utilisateur sur cet exosquelette.
Avis d’utilisateur sur l’exosquelette : rendre la traite moins pénible
« Sans, je ne pourrais plus traite, lance le père de l’éleveur à la retraite mais encore fidèle à son poste de trayeur. Avant, je souffrais facilement de tendinite. Depuis une vingtaine d’années, le pis des vaches est plus haut et notre salle de traite n’est plus tout a fait adaptée. Les mouvements que nous effectuons sont plus hauts et plus répétitifs. »
Car outre la taille des vaches, c’est aussi la technicité de la traite qui rend la tache plus difficile. « Les troupeaux sont plus grands, explique Charles Hemelsdaël, responsable commercial pour ADFMilking. Il y a le branchement des griffes mais aussi le nettoyage des pis avant et l’ajout d’une solution protectrice après. Cela multiplie les gestes réalisés à bout de bras. »
L’essayer c’est l’adopter
Même si Christophe Deman traite sa cinquantaine de vaches en une heure, il est attaché au bien être et la longévité de cette tache. L’éleveur avait d’ailleurs déjà installé des griffes plus légères il y a quelques années.
Sensible à la question , il assiste à une démonstration d’utilisation de l’exosquelette en juin, lors d’une porte ouverte. « Je n’ai pas mis beaucoup de temps à être convaincu du bienfait de cet exosquelette, se souvient l’éleveur. J’ai demandé à faire une démonstration chez moi lors d’une traite. »
Et comme l’essayer, c’est l’adopter, Christophe Deman a acheté et reçu l’outil en juillet. Depuis, ni lui, ni son père ne l’oublie. Devenu un rituel, enfiler l’exosquelette ne demande qu’une dizaine de secondes mais facilite les mouvements. D’autant plus qu’il est léger.
L’oublier et être à l’aise
« S’il est bien réglé, j’oublie que je suis équipé de cela pendant la traite, avoue l’éleveur, qui n’a pas vraiment les mots pour expliquer son ressenti. Je ne me sens pas gêné dans mes mouvements, au contraire, ils sont facilités. »
En effet, lors de la réception de cet exosquelette, un temps de formation et de réglages est nécessaire. « On explique comment le monter et le démonter, explique Charles Hemelsdaël. Mais surtout, on règle la compensation du mouvement. Elle ne doit pas être trop forte, ni trop faible pour ne pas gêner l’utilisateur. »
Cet exosquelette développé pour la traite permet de soulager les tensions des épaules et des bras. Il a été conçu pour soulager les bras lors des mouvements en hauteur. Il existe en deux tailles pour s’adapter au gabarit de la personne.
« Lorsqu’on a les bras levés, on sent que les épaules sont beaucoup moins sollicitées, avoue l’éleveur. J’ai l’impression de ne rien soulever ! La première fois, c’est un peu drôle, on a l’impression de porter un sac à dos vide. Mais on l’oublie très rapidement. »
« Un prix acceptable » selon l’avis de notre utilisateur d’exosquelette
« La lame en carbone située en haut du dos vient contrebalancer l’effort du bras, poursuit le responsable commercial. Le modèle IP12 360, quasiment le seul disponible en agriculture, permet de garder toutes les amplitudes de mouvements. Que ce soit la rotation du bassin, ou pour ramasser quelque chose à terre. À la traite, il faut être réactif, les animaux sont toujours imprévisible. »
Toutefois, il faut compter 4 150 euros pour acquérir cet équipement. « C’est assez élevé certes, mais lorsqu’on l’a essayé, vu ses bienfaits et si ça peut éviter des problèmes de santé ou des troubles musculosquelettiques, on accepte davantage le prix », reconnaît l’éleveur.
S’il a été développé pour la traite à la base, l’exosquelette trouve une utilité dans de nombreux travaux. Sur ce point, les agriculteurs ne manquent pas d’idées. « J’ai taillé toutes mes haies en automne avec l’exosquelette », avoue Christophe Deman. D’autres, l’utilisent pour trier des pommes de terre. Les bras sont maintenus, le travail est moins sollicitant.
Certains éleveurs, profitent de l’équipement pour nettoyer leurs bâtiments au karcher ou charger les volailles. Comme dirait Christophe Deman, Il faut l’essayer en conditions réelles pour ressentir l’aide que cela apporte. »
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