Faut-il investir dans une moissonneuse-batteuse avec compensation des dévers? Déjà équipée de deux moissonneuses-batteuses classiques performantes (New Holland CX 8.70 et John Deere W660) dans son parc de matériels, la cuma investit en 2020 dans une moissonneuse John Deere HillMaster T660, dont la particularité est de s’adapter aux fortes pentes et dévers.
Pour son président, Cédric Chevallier: «à la cuma, nous appliquons une politique de renouvellement des moissonneuses tous les huit ans. Il y a vingt ans, la cuma disposait de cinq moissonneuses. Nous en avons diminué le nombre tout en faisant le choix d’avoir des machines d’un gabarit supérieur. L’objectif étant d’améliorer la qualité du travail et le débit de chantier. Nous avons ici non seulement une grande zone de plaine, mais aussi des parcelles en zones vallonnées, d’où l’intérêt d’investir dans une moissonneuse-batteuse avec compensation des dévers.»
Montant global de l’investissement: 297.000€ HT, dont 10.000€ pour l’option HillMaster.
Une compensation de dévers jusqu’à 22%
La machine, équipée de six secoueurs, d’une largeur de coupe de 7,60m, présente de nombreux avantages. À commencer par cette conception imaginée pour les dévers jusqu’à 22%. La technologie HillMaster met à niveau toute la moissonneuse-batteuse, du convoyeur au broyeur…
«Le débit de chantier se situe entre 2 et 2,5ha/h de moyenne, même dans les pentes. Des chiffres qui étaient divisés par deux avec l’utilisation de moissonneuses traditionnelles. La qualité de travail est excellente car la machine utilise toute sa surface de séparation et de triage. Il y a donc moins de perte de grains et une souplesse de conduite très appréciable pour le chauffeur», précise Nicolas Clair, le responsable de la cuma.
Moissonneuse-batteuse avec compensation des dévers: un succès unanime
Et son président d’ajouter: «Auparavant, avec les autres machines, tout le volume de paille se retrouvait sur un côté de la moissonneuse, d’où une perte de grains et un débit de chantier moins élevé. Avec la T660, on a une compensation latérale. Résultat des courses: les adhérents sont très satisfaits. En tant qu’utilisateur, c’est le matériel parfait pour mon exploitation vu les pentes sur mes parcelles. C’est une grande satisfaction, à tous les niveaux. Je tiens à souligner que lorsque nous avions proposé cet investissement au conseil d’administration, tout le monde a été convaincu. C’est vraiment un choix collectif qui satisfait pleinement les 34 adhérents utilisateurs des moissonneuses-batteuses».
En 2020 le nombre d’hectares moissonnés avec la T660 était de 450 sur une surface récoltée totale de 1.100ha en blé, orge et colza principalement. Quelques bémols cependant, comme l’indique Nicolas Clair: «Il y a plus d’entretien sur ce matériel car plus d’articulations, donc plus de graissage à effectuer. Avec en plus l’impossibilité d’utiliser le HillMaster avec les chenilles. Au niveau de la portance, la machine, avec 24t à vide, est un peu plus lourde que les autres. En terrain sec c’est sans conséquence, mais en conditions humides, bien qu’elle soit bien chaussée, c’est compliqué.»
Coût de chantier: même tarif pour les trois batteuses
Depuis une dizaine d’années, la cuma a fait le choix d’appliquer un tarif unique à l’hectare pour ses trois machines. «Avant le tarif était fixé à l’heure, mais c’était très compliqué et cela provoquait des tensions et de la pression pour le chauffeur. Aujourd’hui nous sommes à 118€/ha pour toutes les céréales à paille et le tournesol.»
La facturation pour le maïs reste à l’heure. Cela demande ainsi une bonne organisation du transport pour les adhérents afin que la machine n’attende pas en bord de champ. L’option compensation des dévers de cette machine n’a pas fait varier le prix à l’hectare. Cela a vraiment été un choix du conseil d’administration dans une optique majeure d’amélioration de la qualité de travail.
En résumé, le tarif des trois moissonneuses-batteuses à l’hectare est de 118€. Cela inclut le coût de la main-d’œuvre pour 34€/h et le carburant dont la consommation moyenne est de 20l/ha. Pour chaque machine, le coût d’entretien annuel est de 4.000 €/an, pièces et main-d’œuvre incluses.
Enfin, à lire également dans le dossier moissonneuses-batteuses aux Rayons X:
Faut-il investir dans des chenilles pour sa moissonneuse-batteuse?
Comment facturer la moissonneuse-batteuse aux adhérents?
Amortissement: rester cohérent avec la valeur réelle de la batteuse.