Une benne grand volume, 44m3, trois essieux… on s’imagine devoir quadrupler de vigilance quant à l’endroit et aux conditions dans lesquels la vidanger. Pas tant que ça. La cuma réalise sa première campagne d’ensilage de maïs en intégrant sa nouvelle benne à fond poussant dans la chaîne logistique. «Nous avons de plus en plus de demandes pour des chantiers complets», explique François-Maxime Renimel, un adhérent de la cuma morbihannaise. Celle-ci disposait déjà de sa flotte de tracteurs, d’une équipe de salariés et possède désormais d’une gamme de 6 remorques, dont cette 24t. Entre sa stabilité au transport et ce système de vidange, «qui ne prend environ le même temps qu’un système classique», chauffeurs et adhérents s’accordent sur le constat principal: l’objectif de sécurité est atteint.
«Là on a un Fendt de 220ch, présente Cyril Rouaud en menant l’attelage lancé à 40km/h vers le silo. Il ne faut pas moins.» Dans le champ, lorsqu’il accompagne l’ensileuse, il relève un défaut quant à la visibilité: «Selon le tracteur, on ne voit pas toujours bien le fond de la remorque. Le grille est peut-être un peu haute.»
«Nous avons une sorte d’accord avec Jeantil» confie le responsable de l’équipe, Maxime Roselier qui a aussi identifié quelques points à améliorer sur leur équipement. «Nous avons fait ajouter les rehausses», mais depuis, les deux barres de maintien gênent la vidange: Un peu de fourrage passe par-dessus bord et «à la fin de la journée, la cloison mobile ne revient pas totalement jusqu’à l’avant. On perd un peu de capacité.» Anthony Cavalon, directeur commercial du fabricant répond que des barres escamotables (par un système de vérin) sont en option dans son offre. Une autre solution serait de laisser un peu de marge lors du chargement. Idem pour les garde-boues qu’un chauffeur trouverait nécessaire… «C’est au catalogue.»
En attendant, la cuma accepte les contreparties de son choix de profiter d’une bonne occasion pour un prix très abordable. «Nous n’apportions pas de reprise», rappelle François-Maxime, il n’aurait pas été possible d’investir dans un système fond poussant autrement.
Remorque + tracteur + chauffeur
Maxime Roselier explique: «à la cuma, seuls les salariés peuvent conduire les tracteurs les plus puissants», ceux capables de maîtriser la belle. La benne fait donc partie des outils seulement mis au travail par les salariés. Elle est portée à la carte des services pour un tarif de 1,80 €/km, soit 10 cents de plus que la seconde remorque du parc en capacité (le tarif horaire de 62€/h à ajouter étant le même pour toutes). L’éleveur calcule que sa grande capacité permet de compenser ce surcoût.
Plutôt convaincu par ces premiers tours de transport, les représentants de la cuma ne pensent toutefois pas passer tout leur parc à ce genre de systèmes. «Il ne se justifie vraiment que sur les grandes capacités.» Mais dans quelques années au renouvellement de celle-ci, ils envisagent que ce sera une autre remorque à paroi mobile qui poussera cet exemplaire vers la sortie.
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