Après le passage aux Rayons X dans le numéro de février du tracteur John Deere 6195 R, deux cuma dans le Tarn et le Maine-et-Loire, ayant réceptionné leurs tracteurs dans le milieu de l’année 2018, donnent leurs premières impressions après quelques centaines d’heures de conduite.
Prise en main : deux façons de faire
Pour la cuma des Eleveurs de la Vallée du Girou (81), la mise en route a été réalisée avec le concessionnaire, « surtout pour l’autoguidage. On voulait en savoir un maximum pour bien pouvoir l’utiliser. » Sur ce point, le constat est que « les jeunes s’y mettent très facilement. Pour les autres, toutes les fonctions ne sont pas utilisées, mais la mise en route a été un plus. » La transmission à variation continue du John Deere 6195R était déjà présente sur le tracteur précédent et elle se révèle « facile à prendre en main et très souple, ce qui procure une conduite agréable. »
Changement complet de méthode pour la cuma Botanica (49). « On ne fait pas de mise en route. Il faut d’abord que tous conduisent le tracteur et cherchent à comprendre comment ça marche. Il ne faut pas hésiter à fouiller et à essayer les différentes fonctions, on ne va pas le casser ! » La mise en route s’effectue donc quelques semaines après la livraison. « Comme ça, quand le technicien vient, on a des questions précises à poser, et nous ne sommes pas perdus quand il commence à rentrer dans les détails. »
En cabine : le confort est présent
Même remarque pour les deux cuma, « on ne voit pas le piton du JD 6195R pour atteler les remorques. Même avec le rétro arrière, il faut faire un peu de gymnastique. » Dans l’ensemble, la visibilité est jugée satisfaisante, et la cabine plutôt très confortable. Pour le travail de nuit, « les phares à led apportent un gros plus. Celui qui dit que l’éclairage est insuffisant prouve qu’il est temps pour lui de prendre rendez-vous chez l’ophtalmo. » Dans le Tarn, le choix s’est porté sur une cabine à cinq montant. « Avec quatre montants, la porte est très grande, et comme nous sommes dans une région ventée, nous ne voulions pas qu’elle soit arrachée. » Mais seulement quatre montants dans le Maine-et-Loire pour privilégier la visibilité. Les rétroviseurs sont jugés très pratiques, « mais très grands et fragiles. Tout le monde est prévenu : qui casse, paye. » Un petit plus remarqué dans le Tarn, « le pare-soleil arrière très pratique. Le petit plus qui fait mouche. » Un regret pour les grands gabarits, « le fauteuil ne recule pas assez pour trouver une position de conduite vraiment confortable. »
Entretien : bonjour l’accessibilité !
« Avec toute cette technologie embarquée, il faut un tournevis pour ouvrir le capot et une clé de 13 pour retirer les capots latéraux. Pas très pratique. » Un point fort relevé par les deux cuma est « la présence d’une grille fine rétractable, type moustiquaire, devant les radiateurs. « Cela permet un nettoyage facile et évite l’encrassement des radiateurs. De plus, le compresseur pour le système de freinage des remorques nous sert aux champs pour nettoyer aussi les radiateurs. » L’accessibilité pour l’entretien journalier est « un peu comme sur les autres tracteurs. Ils ont tellement grossi qu’il faut absolument tourner les roues pour accéder au filtre à air et à la jauge d’huile. » Les filtres de cabine aussi sont peu accessibles.
Transmission : souple et intuitive
Les deux cuma sont équipées de la transmission à variation continue JD Autopowr. Elle est jugée comme très réactive, tout en étant très souple. « La prise en main de la transmission est assez intuitive. En revanche, il ne faut pas hésiter à rentrer dans les différentes options de cette transmission pour avoir le confort de conduite souhaité. En fonction du travail à réaliser, les possibilités de réglages sont nombreuses. Cela vaut le coup de se pencher dessus. »
Comportement au champ : investir dans une masse avant
Même son de cloche pour les deux cuma. « La présence d’une masse avant bien dimensionnée est une obligation. Si on veut travailler avec un déchaumeur 6 m sans la masse de 1400kg, on manquera d’adhérence. » Globalement, la puissance semble être au rendez-vous et la manœuvrabilité est jugée excellente. L’autoguidage est une option saluée par les utilisateurs. « Un vrai plus. Cela permet de vraiment gagner du temps, moins de fatigue pour le chauffeur et aussi une économie de GNR. » En revanche, comme pour toute la technologie embarquée, « il ne faut pas hésiter à s’en servir, à manipuler l’outil. Cela permet aussi de mieux valoriser l’investissement. »
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